Goût fraise, menthe ou même encore pêche, la chicha fait le bonheur des jeunes. Et si la communauté médicale dénonce depuis plusieurs années les dangers du narguilé, une nouvelle étude publiée dans The American Journal of Preventive Medicine, montre que sa consommation est en hausse aux Etats-Unis, chez les adolescents.
Problème de santé publique
L'équipe de chercheurs s'est basée sur une série de questionnaires adressée à 8 737 lycéens, portant sur leurs habitudes de consommation. D'après les réponses récoltées, de plus en plus d'entre eux fument la chicha au moins une fois par an. C'est le cas de 20 % des lycéens en classe « senior », l'équivalent de la terminale aux Etats-Unis.
Parmi eux, 38 % auraient une consommation encore plus fréquente, au moins six fois dans l'année. Ces derniers sont considérés par les scientifiques comme des fumeurs réguliers, car la quantité de goudron inhalée en six sessions est égale à celle absorbée en fumant au minimum un paquet de cigarettes tous les mois.
L'auteur principal de ces travaux, le Dr Brian Primack, estime que ce phénomène est en train de se transformer en un problème de santé publique de grande ampleur. « Un proportion de plus en plus importante de personnes, en particulier des adolescents, fume la chicha assez fréquemment pour que cela devienne un vrai souci sanitaire à l'échelle nationale », observe-t-il.
Rappeler les dangers
La hausse de la consommation chez les jeunes doit s'accompagner de mesures de communication et de prévention sur les dangers de la chicha, souvent moins bien appréhendés que ceux de la cigarette, recommandent les chercheurs.
Déjà à l’occasion de la 16e conférence mondiale sur les dangers du tabac, en mars dernier, la sonnette d'alarme avait été tirée par la communauté scientifique. L'OMS rappelle que « les effets nocifs du narguilé comprennent un impact sur le système respiratoire, le système cardiovasculaire, la bouche et les dents ».
En plus de contenir les métaux présents dans la cigarette, la fumée de la chicha serait porteuse de près de 4 000 substances chimiques, issues du charbon, du revêtement du fourneau et de la colonne, du tuyau ou encore de la feuille d’aluminium.
Une séance de chicha n'est donc pas aussi anodine qu'elle n'en a l'air, d'autant qu'elle est de plus en plus considérée comme une porte d'entrée vers la cigarette. C'est pourquoi les pouvoirs publics, aux Etats-Unis comme en Europe, commencent à prendre des mesures pour mieux encadrer sa consommation. Ils auront désormais aussi à gérer l'émergence de nouveaux produits, comme le stylo à chicha, ou e-chicha.