Les acides gras trans tuent. Les interdire permettrait même d’éviter dans les cinq ans 7 200 décès liés à des pathologies cardiaques coronariennes au Royaume-Uni, selon une étude publiée dans le British Medical Journal (BMJ).
Inégalités sociales face à la mort
Les acides gras trans industriels sont produits à partir d’huiles de plantes et sont en général ajoutés aux aliments transformés afin d’augmenter leur conservation et de rehausser leur goût, et ce, à moindre coût.
Leur consommation est particulièrement courante dans les foyers à faibles revenus. Or, l’exposition aux acides gras trans est associée à un surrisque de maladies coronariennes, en raison de l’augmentation du taux de cholestérol qu’ils génèrent. Ces inégalités alimentaires se retrouvent dans les bilans de santé des différentes classes socioprofessionnelles, expliquent les auteurs.
Les recommandations britanniques préconisent de limiter la consommation d’acides gras trans à moins de 1 % de l’apport énergétique journalier. Or, les chercheurs relèvent que la consommation moyenne des adultes se situe aux alentours des 0,7 %. Mais pour les classes défavorisées, cette consommation est de l’ordre de 1,3 %.
Trois scenarii
Trois scenarii ont été envisagés par les chercheurs afin de limiter cette consommation. Le premier consiste à mettre en place une interdiction totale et inconditionnelle de ces acides gras. Cette solution permettrait, outre les 7 200 vies sauvées, de réduire les inégalités face aux décès liés aux pathologies cardiaques de 15 %.
La seconde option consiste à améliorer l’étiquetage des aliments. La dernière, quant à elle, vise à supprimer les acides gras trans des aliments vendus dans les restaurants et les menus à emporter. Ces deux solutions permettraient de réduire la mortalité liée aux maladies cardiaques de 0,7 % (1 800 décès évités) à 1,3 % (3 500 vies sauvées). Les inégalités sociales face à la mortalité seraient réduites de 3 à 7 %.
« L’élimination des acides gras trans est un objectif réalisable », estiment les chercheurs, qui appellent les gouvernements à leurs responsabilités. Les Etats-Unis ont déjà annoncé leur volonté de bannir les acides gras trans. La France, de son côté, ne s’est pas engagée dans cette voie.