En plein examen du projet de loi santé, le Sénat a modifié dans la nuit de mardi à mercredi l’article introduit à l'Assemblée nationale, qui soumet l'activité de mannequin à un indice de masse corporelle (IMC) minimal.
Le texte initial prévoyait que « l'exercice d'une activité de mannequin [soit] interdit à toute personne dont l'indice de masse corporelle (...) est inférieur à des niveaux définis, sur proposition de la Haute Autorité de santé, par arrêté des ministres chargés de la santé et du travail ».
Renforcer la médecine du travail
Pourtant, selon les sénateurs, le calcul de l’IMC ne constitue pas une mesure efficace en soi. « L'anorexie mentale concerne 40 000 personnes en France, a rappelé Alain Vasselle (Les Républicains), cité par l’AFP. Mais le problème ne saurait être appréhendé par un simple critère mathématique. Définira-t-on un seuil d'IMC par métier ? »
A la place de cet article, le Sénat a décidé d’accroître le rôle du médecin du travail. Un amendement a été adopté en ce sens. Il prévoit que « la médecine du travail contrôle que les conditions de travail du mannequin ne mettent pas en danger son état de santé et sa croissance et peut prescrire toutes mesures pertinentes ».
« Maigreur excessive »
De son côté, la ministre de la Santé Marisol Touraine a estimé que « l'article initial n’ [avait] rien de rigide ». Il « ne vise pas l'anorexie mentale mais la maigreur excessive ». Le débat sur le projet de loi santé, entamé lundi, doit se poursuivre jusqu'au 2 octobre, avant un vote solennel le 6 octobre.