Dans la nuit de mardi 15 au mercredi 16 septembre, les Sénateurs ont voté l’interdiction des cabines à UV d’ici à 2017, en raison de leur dangerosité avérée pour la santé. Une mesure forte votée dans le cadre du projet de loi de santé, contre l’avis de la ministre de la Santé.
Tout en reconnaissant les risques de cette pratique pour les usagers, Marisol Touraine estime que l’interdiction de ces cabines n’est pas la solution pour combattre le cancer de la peau. « On ne peut pas tout interdire. La solution réside dans la régulation et l’information », a-t-elle affirmé au micro de RTL ce matin.
Actuellement, la loi prévoit d’interdire la vente de cabines de bronzage sur internet, « ce qui paraît une évidence mais qui a été pratiquée », a relevé la ministre. Il est également prévu de proscrire les forfaits illimités décrits comme « irresponsables » par Marisol Touraine et d'améliorer la formation des gérants des cabines. En renforçant la législation, le gouvernement espère dissuader les clients de ces salons de bronzage. Il n’est pas non plus exclu qu’il souhaite préserver les 22 000 emplois que représente le secteur.
Les dermatologues déçus de la réglementation actuelle
Pour autant, la position des sénateurs va sans aucun doute satisfaire le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) qui réclame depuis longtemps une telle interdiction, mettant en avant les risques sanitaires. L'exposition aux UV artificiels a en effet été reconnue comme l'une des principales causes de la forte augmentation des cancers cutanés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déconseille l'utilisation des cabines de bronzage depuis 2003. Et en France, le nombre de mélanomes – la forme la plus agressive des cancers cutanés – a triplé entre 1980 et 2005 : 9 780 nouveaux cas et 1 620 décès ont été dénombrés par les réseaux de l'institut national de veille sanitaire (InVS) en 2011.
D'après une estimation publiée en 2012 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), les lampes à bronzage seraient ainsi responsables, en France, de 19 à 76 décès annuels par mélanome cutané.
Interdiction aux mineurs
Cette interdiction a toutefois peu de chances d'être confirmée lors du retour du texte devant l'Assemblée nationale, à gauche, puisque le Sénat, à droite, en avait déjà fait la demande le 22 juillet devant la commission des Affaires sociales. La proposition avait été rejetée.
A l’occasion de la dernière Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, la ministre de la Santé avait en plus souligné que Projet de loi de santé contenait déjà « une série de mesures pour durcir les règles ». Celles-ci prévoient notamment une information renforcée dans les centres de bronzage sur les risques liés à l'utilisation des cabines UV. Et leur accès sera désormais interdit aux mineurs, tout comme leur promotion et leur vente aux particuliers. Quant aux professionnels, seuls habilités, ils devront recevoir une formation obligatoire avant toute commercialisation.