Les happy hours, les sénateurs n’en veulent plus. Pratiquées généralement en fin de journée, les happy hours, ou « heures heureuses », consistent à diminuer les prix des boissons alcoolisées durant quelques heures. Ces tarifs plus avantageux favoriseraient les phénomènes d’hyper alcoolisation ou « binge drinking » chez les jeunes, selon les sénateurs, qui souhaitent limiter les comportements à risque.
Dans le cadre du projet de loi de santé, les élus ont adopté ce mercredi un amendement visant à encadrer « ces pratiques commerciales en fixant un prix de vente plancher calculé par l’application d’un taux de rabais autorisé ou prix de vente unitaire affiché, ce taux de rabais étant fixé par décret », a expliqué le sénateur socialiste Franck Montaugé dans l’hémicycle. Ainsi, si le taux promotionnel est fixé à 20 %, un cocktail affiché habituellement à 8 euros coûterait 6,40 euros.
Le gouvernement n'y croit pas
Pour la ministre de la Santé, interrogée ce matin sur RTL, ce type de mesure n’est pas du ressort de la loi. « Est ce qu’on peut fixer un tarif pour toute la France qui voudrait que, dans le centre de Paris et dans un bourg de province, le verre d’alcool ait le même prix ? Je ne crois pas », a-t-elle rétorquée. En revanche, elle estime que la loi examinée en ce moment par les sénateurs – adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale –, est en mesure de prévenir les comportements à risque, en particulier chez les jeunes.
Les législateurs ont déjà tenté d’encadrer les tarifs attractifs proposés par les bars en happy hours. En 2009, la loi « Hôpital, patients, santé, territoire », plus connue sous le nom de loi Bachelot, proposait la vente de jus de fruits et autres sodas à moitié prix durant cette période. Finalement, la ministre de la Santé de l’époque y avait renoncé.
Le vote solennel des sénateurs aura lieu le 6 octobre prochain. Mais le dernier mot reviendra aux députés.