Les salles de shoot verront le jour en France. Au cours de l’examen en séance plénière du projet de loi santé, le Sénat a donné son feu vert à l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque, qui permettent aux usagers de drogues dures (héroïne et crack, principalement) de s’injecter des substances avec un encadrement sanitaire.
Débat passionné
Cette disposition du texte de loi était loin d’être acquise. L’opposition, prédominante au Sénat, avait annoncé sa volonté d’y faire barrage, arguant que les salles de shoot encourageraient à la consommation de drogues.
Pour autant, les travaux menés dans les pays qui les ont mises en place révèlent qu’elles limitent les risques liés à la prise de ces substances (mortalité, infections…) sans générer une hausse de leur usage.
Au terme d’un débat « passionné », selon les termes employés par l’AFP, une majorité de sénateurs, majoritairement de gauche, ont rejeté les amendements à l’article 9 visant à supprimer le texte autorisant les salles de consommation à moindre risque. Ils ont ainsi suivi l’avis du gouvernement et de la commission des Affaires Sociales, qui se sont prononcés en faveur de ce dispositif.
Les sénateurs du parti Les Républicains, insuffisamment nombreux au Sénat ce jeudi pour exprimer leur opposition au texte, ont tous voté pour sa suppression, à l’exception notable d'Alain Milon et de Catherine Deroche, tous deux rapporteurs.
La première salle de shoot ouvrira à Paris, sur le site de l’hôpital Lariboisière.