Stimuler nos défenses pour combattre la maladie, l’immunothérapie offre aujourd’hui aux médecins des perspectives importantes de traitements, notamment dans les cancers. Comme leurs confrères, dans d’autres spécialités, les dermatologues étaient jusqu’à présent désarmés face à des formes agressives de tumeurs ou devant des récidives galopantes.
Lors de la conférence internationale sur l'immunothérapie anticancéreuse qui se tient à New York, des spécialistes néerlandais ont présenté une étude qui fait voler en éclats ce constat d’impuissance. « L'injection dans la peau d'une substance immunostimulante, après l'intervention chirurgicale destinée à extraire un mélanome malin, réduit de façon très nette le risque de récidive », explique Anne Jeanblanc sur le site du magazine Le Point.
Le produit baptisé CpG-B permet de lutter contre des mélanomes de stade I et II qui présentent un risque de récidive important mais qui restent opérables.
Et les résultats de l’étude menée auprès de 52 patients sont significatifs. Au bout des 76,5 mois d’essai, relate la journaliste, 2 patients parmi les 30 qui ont bénéficié du produit ont eu une récidive de mélanome contre 9 parmi les 22 à qui a été administré un placebo. Avec un taux de survie sans maladie de 93 % dans le premier groupe et de 77 % dans le second.
Si l’injection de cette substance immunostimulante a engendré quelques effets secondaires (symptômes grippaux, fièvre), elle a offert, selon le Dr Tanja de Gruijl (1) , auteur de l’étude, « une protection contre les récidives à long terme ».
Avant d’envisager une commercialisation du produit, une étude (de phase III) portant sur un plus grand nombre de personnes doit être lancée.
(1) Université libre d'Amsterdam