128 000 personnes sont hospitalisées chaque année suite à une mauvaise utilisation ou combinaison de leurs comprimés thérapeutiques. Pour lutter contre les accidents médicamenteux, le LEEM, qui représente les entreprises du médicament en France, avait lancé au printemps dernier une campagne de prévention auprès des personnes âgées de plus 75 ans, dont le premier bilan est publié ce vendredi.
Prise de conscience
C'est dans cette tranche d'âge que l'on retrouve le plus d'accidents médicamenteux. Les raisons sont simples : ces seniors sont les plus consommateurs de médicaments. 86 % d’entre eux ont recours en moyenne à quatre traitements différents quotidiennement. Les personnes âgées sont aussi plus fragiles car elles éliminent moins bien les médicaments. Ces derniers restent plus longtemps dans l’organisme et augmentent donc le risque d’interaction entre les molécules.
Bonne nouvelle : le bilan publié par le LEEM montre que ce public est particulièrement conscient des risques de iatrogénie médicamenteuse, les effets indésirables provoqués par la prise de médicaments. La campagne aurait permis de mieux les sensibiliser.
60 % des seniors alertés
Il faut dire que le message de prévention diffusé par le LEEM est simple mais percutant : « Les médicaments sont là pour vous aider mais… ils ont parfois du mal à vivre ensemble ». Placardé dans la presse grand public comme dans les salles d’attente des cabinets médicaux, le slogan semble avoir été reçu 5 sur 5.
7 seniors sur 10 se sentiraient désormais concernés par le sujet. 6 sur 10 se disent même « alertés » par la campagne. Plus important peut-être, la campagne semble avoir libéré la parole des patients. Deux tiers des personnes âgées interrogées ont déclaré qu’elles souhaitaient désormais aborder le sujet avec leur pharmacien ou leur médecin traitant, et bénéficier de conseils pour éviter une mauvaise utilisation de leurs traitements.