Les habitants de six immeubles du quartier sensible de La Bastide à Limoges (Haute-Vienne) ne pourront désormais plus appeler SOS Médecins. Une décision difficile pour les treize praticiens du réseau d'urgence et de permanence de soins, mais à la hauteur de leur exaspération. « Nous avons souhaité réagir avant qu'il ne se passe un incident grave. Beaucoup de jeunes médecins stagiaires travaillent avec nous, il sont plus exposés, et c'est pour eux que nous nous inquiétons avant tout », explique le président de SOS Médecins à Limoges, Fabrice Massoulard, à l'AFP.
Selon le maire de la ville, Émile-Roger Lombertie, les ennuis seraient provoqués par un groupe de jeunes de 15 à 25 ans. Évoquant le sentiment d'arriver dans un « traquenard » à chaque consultation, il demande l'appui de la police pour répondre malgré tout aux interventions urgentes. « A priori, cette décision s'applique jusqu'à la fin de l'année, sauf à ce qu'une solution soit proposée par les services concernés : police, préfecture, ARS », précise le président de l'association.
« Une tendance de fond qui augmente »
« Limoges n’est pas épargnée par ce phénomène que l'on voit ailleurs », et « c’est une tendance de fond qui augmente régulièrement », confirme Philippe Bleynie, secrétaire général de l'Ordre des médecins en Haute-Vienne. Plusieurs réflexions sont aujourd'hui menées pour sécuriser les déplacements des médecins. À Nîmes par exemple, l'Ordre des médecins et la ville ont mis en place depuis deux ans un dispositif de vidéosurveillance, permettant au médecin d'être suivi dans son itinéraire et de stationner son véhicule sous l'œil d'une caméra.
Selon l’Observatoire pour la sécurité des médecins, 901 agressions physiques ou verbales ont été recensées en 2014. Un chiffre en légère baisse par rapport au record de l’année 2013 (925 agressions).