Les adeptes du rugby sont servis : la coupe du monde qui se joue actuellement en Grande-Bretagne a déjà donné lieu à de très beaux matchs. Mais après un week-end de compétition, chutes spectaculaires et blessures sérieuses pour certains joueurs ont déjà rythmé les rencontres.
Le plaquage en ligne de mire
Le Dr Martin Raftery est le médecin en chef du tournoi, et d'ailleurs, de tous les événements mondiaux de rugby depuis quatre ans. Au cours de cette période, il a soigné son lot de blessures, et s’inquiète aujourd’hui de leur ampleur. Interrogé par des journalistes de la BBC, il s’est donc prononcé pour un changement des règles, afin de mieux protéger les athlètes.
Ce spécialiste s’est penché sur 900 vidéos de blessures pour mieux comprendre dans quel contexte et à quel moment du jeu celles-ci ont le plus de chances d’arriver. La technique du plaquage, qui consiste à arrêter la progression d’un adversaire qui a le ballon, en l’attrapant par les genoux ou la ceinture pour le faire tomber, serait, selon lui, responsable des blessures les plus graves, notamment à la tête.
« Il ne fait aucun doute que les concussions ont plus de chances de survenir lors d’un plaquage. Ce constat doit nous aider à repenser cette technique et à comment la rendre plus sûre. C’est mon travail d’identifier les risques et de trouver des solutions qui seront ensuite transposées dans les règles du jeu, pour le rendre plus sûr pour le sportif » explique le Dr Raftery.
Prévenir et légiférer
Une nouvelle qui ne devrait pas ravir les inconditionnels du rugby, mais qui pourrait être nécessaire, alors qu’en moyenne, un joueur par match subi une commotion ou autre blessure cérébrale.
L’idée serait donc de revoir les règles du plaquage, par exemple en imposant aux joueurs d’attraper leurs adversaires plus bas au niveau du corps. Une décision que seul le comité législatif de World Rugby, la fédération internationale du rugby, pourra prendre, en se basant sur les recommandations des médecins.
Au-delà d’un changement de règles, ces derniers estiment que des mesures de prévention devraient être mises en place auprès des joueurs eux-mêmes, pour les sensibiliser à ce problème. D’autant que c’est sur le long terme qu’une pratique risquée de ce sport pourrait les affecter. En France, une récente étude sur 100 rugbymen professionnels retraités a montré qu’ils étaient plus à risque de lésions cervicales et de maladies dégénératives de la colonne vertébrale que le reste de la population.