Le prix de certains médicaments se chiffre désormais en milliers d’euros. C’est le cas du Daraprim (pyriméthamine), dont le coût est passé de 13,5 $ (12 €) à 750 $ (673 €) après son rachat par la start-up Turing Pharmaceuticals… Soit une hausse de 5 000 %. Du jamais vu. Aux Etats-Unis, où le reste à charge est important, un véritable scandale a éclaté.
La vague de colère est remontée jusqu’à Hillary Clinton. La candidate démocrate à la présidence du pays a dénoncé une manœuvre scandaleuse. Le PDG de Turing, Martin Shkreli, avance de son côté la nécessité de dégager des profits pour financer la recherche de nouvelles molécules. Et il n’est pas le seul à gonfler le prix des médicaments. Une étude indépendante, menée par l’université de Liverpool (Royaume-Uni) et révélée par Reuters, explique que les Américains déboursent beaucoup plus que leurs pairs européens. Les anticancéreux sont les premiers touchés par ce phénomène, comme l’expliqueront les chercheurs au prochain congrès de l’European Society for Medical Oncology (ESMO) – qui se tiendra à Vienne (Autriche) du 25 au 29 septembre.
Le prix double en traversant l’Atlantique
Outre-Atlantique, les nouveaux anticancéreux peuvent valoir jusqu’à 600 fois leur coût de production. Andrew Hill, qui a dirigé l’enquête, prend pour exemple les inhibiteurs des tyrosines kinases. Cette classe de médicaments comporte moins d’effets secondaires qu’une chimiothérapie. Elle est donc très demandée. Mais aux Etats-Unis, la dépense nécessaire pour se les offrir est deux fois plus élevée qu’en Europe.
Au-delà du coût de production, le marketing prend une place importante dans l’augmentation du prix final. Mais pour Jean-Paul Vernant, professeur d'hématologie à l'hôpital de la Pitié
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