Les patients cardiaques traités avec une faible dose de bêtabloquants ont plus de chances de survivre à un infarctus du myocarde que ceux recevant une forte dose, révèle une vaste étude publiée ce lundi dans The Journal of the American College of Cardiology.
Ces travaux menés par des chercheurs de l’université Northwestern (Illinois, États-Unis) se sont appuyés sur les données de santé de 6 680 patients victimes d’une crise cardiaque. Suite à cet évènement, 90 % ont reçu des bêtabloquants, une classe de médicaments prescrite pour prévenir la récidive.
Tous les patients inclus dans l’étude ne recevaient pas les mêmes doses de médicaments pour diverses raisons. Les auteurs expliquent que certains patients ne toléraient pas bien les doses élevées, pour d’autres, le dosage n’était pas encore ajusté.
Des résultats surprenants
« Nous voulions voir si prescrire aux patients les doses utilisées dans les essais cliniques était plus efficace, explique le Dr Jeffrey Goldberger, professeur de cardiologie à la faculté de médecine de l’université Northwestern et responsable de ces travaux. Nous nous attendions à ce que les patients traités avec des doses faibles de bêtabloquants aient un taux de survie plus faible que les autres patients. Nous avons été très surpris en découvrant qu’ils survivaient aussi longtemps, voire plus ».
De fait, les résultats montrent que les patients recevant un quart de la dose maximale recommandée ont un taux de survie 20 à 25 % plus élevé que les patients recevant les doses les plus fortes.
Personnaliser les traitements
« Il n’existe probablement pas de dose unique efficace pour tous les patients. En effet, cela n’a pas de sens qu’une même dose fonctionne pour un homme fragile de 80 ans qui a fait une crise cardiaque sans conséquence grave et un homme robuste de 40 ans victime d’un sévère infarctus du myocarde », commente le chercheur.
Ces travaux soulignent ainsi le besoin de déterminer la dose optimale de bêtabloquants selon le patient. « Un fait que personne n’a considéré ces dernières décennies », relève le Dr Jeffrey Goldberger. Des études cliniques supplémentaires devront donc être menées afin de confirmer ces résultats.