Pour la première fois, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaire (Miviludes) s’associe aux professionnels de la santé afin de lutter contre les dérives sectaires. En effet, cette mission interministérielle a pour but de « coordonner l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires, et d’informer le public sur les risques ».
Elle a signé dans ce cadre une convention avec le Conseil National de l’Ordre des médecins et infirmiers, pour mieux informer patients et praticiens au sujet des pratiques sectaires liées la santé.
40 % des signalements
Or, celles-ci sont nombreuses. Cette année, sur les 2 400 signalements de comportements sectaires qui lui sont parvenus, 40 % concernaient la santé (environ 960 cas). Thérapies alternatives mais peu scientifiques, pratiques de soins non rigoureuses, praticiens peu scrupuleux : tels sont les dossiers sur lesquels la Miviludes a dû se pencher.
Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, au premier rang desquels l’engouement du public pour les méthodes de soins alternatives, et la multiplication des formations non reconnues par l’Etat. Elles ont ouvert la voie à des dérives et à des pratiques sectaires, avec des risques pour les patients les plus fragiles.
Accentuer le message
La convention devrait permettre à la Miviludes d’échanger plus efficacement avec les professionnels de la santé. Il est désormais prévu que l’Ordre des Médecins lui transmette systématiquement les sanctions qu’il émet à l’encontre de praticiens, pour dérives sectaires.
L’Ordre et la Miviludes devraient également mettre en place une campagne de communication commune, pour accentuer le message de prévention contre les risques. Des fiches pratiques portant sur les thérapies alternatives risquées seront aussi distribuées aux médecins.