« Le travail c’est la santé », chantait Henri Salvador en 1965. Il avait beau ajouter, « ne rien faire, c’est la conserver », sa première intuition est la bonne. D’après une publication dans Preventing Chronic Disease, éditée par les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies, les seniors « prisonniers du boulot » sont en meilleure santé que leurs pairs chômeurs ou retraités.
Maintenir une activité professionnelle après 65 ans est associé à un moindre risque de maladie, conclut cette étude américaine. 83 000 seniors de 65 ans et plus ont été interrogés entre 1997 et 2011 sur leur vie active et sur leur état de santé. Ceux qui continuent de travailler après l’âge de la retraite semblent mieux se porter que les autres.
Un report vers les métiers peu physiques
Dans les faits, ce sont les postes les plus physiques qui sont les moins associés à une maladie ou un handicap. Les fameux « cols bleus » sont 16 % moins à risque de présenter des comorbidités ou d’être atteints dans leur mobilité. Pour la catégorie des employés, seule la mobilité limitée est préservée, les hommes étant plus à risque que les femmes.
Cette association se maintient malgré les autres facteurs de risque, comme le tabagisme ou l’obésité. Mais selon les auteurs de ce rapport, le problème doit être abordé sous le bon angle : ce n’est pas le fait de travailler qui maintient en bonne santé, c’est le fait de développer une maladie qui entraîne l’arrêt de travail.
« Les individus en meilleure santé ont donc plus de chances de continuer leur activité, tandis que ceux en moins bonne santé auront plus tendance à quitter leur poste ou à se tourner vers des métiers qui sollicitent moins le corps », analysent-ils. Voilà qui expliquerait la plus forte proportion de légers handicaps chez les cols blancs. Une seule conclusion s’impose aux yeux des chercheurs : personne ne devrait être forcé à prendre sa retraite en fonction de son âge… Un sujet qui fait encore débat.