« Pour souffrir, un cancer, ça suffit ! » C’est avec ce slogan très fort que Rose Magazine, première revue féminine à destination des patients atteints de cancer, lance une mobilisation sur la Web pour demander le droit à l’oubli.
Des anciens et actuels malades partagent leurs témoignages sous forme de vidéo, sur une plateforme multimédia mise en place par le magazine. Des jeunes femmes racontent leur parcours, la lutte contre la maladie, leurs espoirs pour l’avenir, et la crainte qu’elles ne puissent pas concrétiser tous leurs projets sans droit à l’oubli. Avec des mots simples et touchants, elles donnent un visage à la maladie, et soulignent la nécessité de faire évoluer leurs droits.
Obstacles au droit à l’oubli
Une campagne qui intervient alors que le Sénat discute cette semaine des amendements à la loi de santé pour un droit à l’oubli bancaire rapide.
Cette disposition avait été annoncée par François Hollande en 2014, dans le cadre du troisième plan cancer. Elle devait bénéficier à toutes les personnes guéries de la maladie, mais n’a finalement pas été aussi loin que prévu.
Pour le moment, ce droit n’est concédé qu’aux enfants de moins de 15 ans. Les adultes doivent attendre quinze années avant de pouvoir arrêter de déclarer leur passé médical aux banques et aux assurances.
Attirer l’attention des sénateurs
Or, cette pratique impose souvent aux anciens malades des primes et des taux de remboursement aux banques près de deux fois plus élevés que la moyenne. Des inégalités d’accès aux emprunts et des situations financières compliquées en résultent.
Début septembre, une lettre ouverte dans le journal Libération, signée par des professionnels de la santé, soulignait l’absurdité de cette situation. Elle rappelait que de grands progrès médicaux avaient été réalisés pour soigner le cancer, permettant des taux de survie importants chez les anciens patients, qui ne devraient donc pas être pénalisés.
Pour cela, Rose Magazine espère que sa campagne 2.0 attirera l’attention des sénateurs sur ces problèmes, et sur la nécessité d’agir.