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Revue d’études

Les personnes non-vaccinées se répartissent en 4 catégories

Par Audrey Vaugrente

Pour lutter contre la non-vaccination, des chercheurs ont réalisé une typologie. Ils proposent une stratégie adaptée à chacune des quatre catégories.

Jacquelyn Martin/AP/SIPA
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La méfiance vis-à-vis de la vaccination est un phénomène mondial. Les motivations sont différentes, mais les personnes réticentes peuvent avoir des points communs. D’après une revue d’études parue dans Policy Insights from the Behavorial and Brain Sciences, quatre catégories peuvent être distinguées. A chacune d’entre elle, des solutions adaptées peuvent être proposées.

Les indifférents

La première catégorie inclut les personnes qui ne se soucient pas de la protection conférée par les différents vaccins. « L’implication générale dans la décision est faible parce que (ces) individus ne se sentent pas menacés par les maladies infectieuses. Et si les individus ne se ressentent pas un niveau minimal de menace, ils ne s’engageront pas dans un comportement protecteur », analysent les auteurs.

Pour ce groupe, améliorer la communication autour de la vaccination est la solution principale. Les campagnes d’information doivent prendre de l’ampleur, insister sur le risque lié aux infections, sur les bénéfices que ce geste peut avoir sur la santé. Les mythes entourant la vaccination – dont le risque d’autisme ou de maladies auto-immunes – doivent aussi être démontés point par point. Les chercheurs recommandent plus d’investissement de la part des médecins, et un changement de politique vaccinale : pourquoi ne pas rendre la vaccination obligatoire, ou établir un système de récompense ?

Les attentistes

Dans la deuxième catégorie, l’équipe germano-américaine inclut tout individu dont l’attitude vis-à-vis de la vaccination est positive… mais qui ne se déplace jamais pour s’y soumettre. « S’il y a une intention de se vacciner, les barrières structurelles telles qu’un accès difficile ou un manque de contrôle bloquent la mise en œuvre de cette décision », notent-ils.

Pour ce public, l’Etat devrait faciliter l’accès à la vaccination et des incitations financières… mais aussi des méthodes de base comme l’envoi de SMS ou les appels téléphoniques.

Les méfiants

La troisième catégorie est la plus problématique. Elle est constituée de personnes qui se méfient de la vaccination, à cause de mauvaises connaissances et d’une perception déformée. Là aussi, une politique d’information précise, qui détruise les mythes sur la vaccination peut être une bonne solution. Pour un succès réel, les médecins doivent davantage s’investir, car ils sont – généralement – une source de confiance.

Les calculateurs

La dernière catégorie est encore la plus raisonnable. Ses membres pèsent le pour et le contre de la vaccination. Si les informations disponibles sont contradictoires – comme pour le Gardasil –, ils adoptent la devise de Pline : dans le doute, abstiens-toi. C’est encore là que la solution est la plus simple : fournir un maximum d’informations fiables sur l’efficacité de la vaccination et sur l’importance de la protection collective.

Car ce sont bien les méfiants qui seront les plus difficiles à convaincre, jugent les auteurs. Concentrer l’effort sur cette population pourrait même s’avérer contre productif : ils risqueraient de se braquer. C’est pourquoi « les efforts devraient se concentrer sur la motivation des complaisants, lever les barrières pour ceux qui pensent que la vaccination n’est pas pratique, et proposer des incitations et de l’utilité pour ceux qui calculent.

Ces stratégies peuvent être plus prometteuses, plus intéressantes sur le plan économique, et plus efficaces que de tenter de convaincre ceux qui ne font pas confiance à la vaccination », concluent-ils. En revanche, aucune mention n’est faite des complotistes.