Gastro-entérologue à l’hôpital Jean-Mermoz de Lyon, le Dr Bertrand Napoléon n’hésite pas à parler de révolution dans l’imagerie médicale. Et pourtant l’objet fait moins de 2 millimètres ! Oui, mais voilà, c’est le plus petit microscope du monde. Cellvizio, c’est son nom, renferme 30 000 fibres optiques. Ce flexible miniature, nous apprend Catherine Lagrange, la journaliste du Parisien, ouvre de nouvelles voies de diagnostic et de traitements pour les cancers situés dans les muqueuses, qui représentent 90% des cancers.
Pour le Dr Napoléon, « il permet de voir ce qu’on ne pouvait pas voir avant, de réaliser des diagnostics beaucoup plus précoces, d’éviter des biopsies et des interventions chirurgicales inutiles ». Utilisé, par exemple, pour examiner le tube digestif, ce produit « made in France » fait des petits miracles. Il détecte des cellules suspectes et réalise, si besoin, des biopsies pour des analyses ultérieures.
Précieux pour les médecins, Cellvizio l’est tout autant pour les patients, explique le Dr Napoléon au quotidien : « Outre le diagnostic plus fin et plus précoce, il élimine le risque de laisser passer quelque chose, il permet de contrôler l’efficacité du traitement, d’affiner la surveillance en périphérie de la tumeur et de traiter en temps réel ».
La taille ne fait pas le prix. Ce « couteau suisse » miniature coûte 150 000 euros. Un investissement lourd mais rentable à moyen terme. « Plus un cancer est détecté tôt, argumente le Dr Napoléon, moins il coûte cher à traiter ». D’ailleurs, confirme la journaliste, ce petit bijou de technologie a déjà conquis le marché américain.