« Les besoins augmentent plus vite que le nombre de greffons disponibles ». C'est ce qu'il faut retenir du nouveau rapport annuel d'activité de l'Agence de la biomédecine. Le nombre des patients en attente d'une transplantation d'organes atteignait en effet 13 749 au 1er janvier 2015 contre 12 713 au 1er janvier 2014, et 6 787 dix ans plus tôt, en 2005.
Les greffes ont pourtant connu entre 2000 et 2014 une hausse de 67 %: 5 357 greffes ont ainsi été effectuées l'année dernière. Les greffes de rein sont les plus courantes avec 3 232 opérations réalisées, devant les greffes de foie (1 280), les greffes de cœur (423) et les greffes de poumon (327).
L'Agence de la biomédecine insiste également sur l'importance des prélèvements sur donneurs vivants, qui donne de très bons résultats pour le receveur. Cette pratique demeure modeste, mais elle a doublé depuis 2000 avec 526 opérations réalisées en 2014, sous l'impulsion notamment de la loi de bioéthique de 2011. L'objectif est de faire passer cette part de dons vivants à 20 % des greffes rénales qui seront réalisées en 2016, contre un peu moins de 16% en 2015.
Les donneurs vivants sont pour la plupart des personnes de la famille ou de l'entourage d'un malade en insuffisance rénale terminale. Mais pour la première fois l'an dernier, six patients ont pu être greffés grâce à des dons croisés d'organes.
25 donneurs pour un million d'habitants
Parallèlement, le nombre d’organes prélevés par donneur a atteint en 2014 son taux le plus haut depuis 10 ans, avec 3,09 organes greffés par donneur. L’âge moyen des donneurs prélevés est de 44,3 ans. Parmi les causes de non-prélèvement, le taux d’opposition représente 24,5 % (contre 20,9 % en 2013) et les antécédents du donneur constituent un obstacle au prélèvement dans 34,5 % des cas (32,2 % en 2013).
Pour 2015, l'Agence souhaite s'attaquer aux disparités régionales sur le taux d’opposition exprimée par les proches. Ils varient en effet d'une région à une autre, s’échelonnant de 21,1 % en Bretagne à 44,4 % en Martinique. Six régions (Alsace, Auvergne, Lorraine, Bretagne, Pays de Loire et Franche-Comté) ont les taux d’opposition les plus faibles (< 27 %). Les taux d’opposition les plus élevés (≥ 40 %) se situent en Picardie, Martinique et Ile-de-France.