Le monde entrerait-il dans une nouvelle trajectoire ? Pour la première fois, la part des personnes vivant dans l’extrême pauvreté devrait passer sous la barre des 10 %. Ce sont les conclusions de la Banque mondiale dans son dernier rapport, malgré la hausse du revenu minimal (1,90 dollars). L’objectif ambitieux fixé par le président du Groupe de la Banque mondiale, mettre fin à la pauvreté d’ici 2030, est sur la bonne voie.
« Nous sommes la première génération de toute l’histoire de l’humanité en mesure de mettre fin à l’extrême pauvreté, s’est félicité Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale. Ce recul annoncé de la pauvreté sous la barre des 10 % doit nous insuffler un nouveau dynamisme et nous aider à privilégier plus que jamais les stratégies à l’efficacité avérée pour mettre fin à l’extrême pauvreté. »
L’exemple indonésien
Les défis pour parvenir à cet objectif sont nombreux. La santé en est un de taille : dans les différentes régions du monde, les populations les plus démunies manquent d’accès aux soins élémentaires. L’Indonésie, qui fait pourtant partie des pays les plus touchés, a compris la nécessité d’en faire une priorité. En 2005, le pays a consacré 4,5 milliards de dollars à l’amélioration des services de santé. Un modèle aux yeux de la Banque mondiale.
« Certes, la valeur prioritaire de l’investissement dans l’éducation et la santé diffère selon les pays, mais les pays en développement vont devoir accorder davantage d’attention au développement de la petite enfance chez les enfants défavorisés, particulièrement les filles, afin d’interrompre la transmission intergénérationnelle de la pauvreté », tranche le rapport. En effet, le retard de croissance est toujours un problème pour un tiers des pays, la maigreur pour un quart. Un Etat sur cinq manque même d’accès aux soins maternels, néonataux et pédiatriques.