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Chiffres de l'ANSM

Implants mammaires : 22 cas de lymphomes liés recensés

Par Bruno Martrette

D'après l'ANSM, 22 cas de lymphomes anaplasiques à grandes cellules sont apparus en France. Ce type de LAGC n’est pas observé chez les femmes qui ne portent pas de prothèse.

DURAND FLORENCE/SIPA

Les lymphomes anaplasiques à grandes cellules associés à un implant mammaire (LAGC-AIM) sont très rares. Mais fin mars 2015, l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) confirmait le signalement de 19 cancers de ce type sur les 400 000 femmes estimées porteuses d'implants mammaires en France depuis 2011.
Elle précisait que ce type de LAGC situé au niveau du sein « n’est pas observé chez les femmes non implantées ». Ce mercredi, l'ANSM a révélé 3 nouveaux cas. 

Les causes de la survenue

Alors que le mécanisme qui pourrait provoquer la survenue de ce cancer était encore inconnu il y a quelques mois, l'ANSM a donné cette fois-ci quelques pistes de réflexion.
La première serait relative à l'existence « vraisemblable » d'une réaction immunitaire qui serait différente en présence d'implants mammaires selon le type de l'enveloppe de l'implant en question (lisse ou texturé)
Seconde hypothèse, il y aurait une réaction inflammatoire plus importante avec les implants à enveloppe texturée. Une précision qui ne va pas rassurer les patientes puisque ce type est extrêmement répandu. Pas moins de 90 % des prothèses implantées en France.

La fabricant Allergan inspecté

La plupart de ces implants à l'origine de LAGC sont de la marque Allergan dont les parts de marché s’élèvent à environ 30 % en France. L'ANSM a cependant tenu à mettre en garde contre toutes conclusions hâtives car il n’est pas rare que des femmes portent plusieurs marques de prothèses, les implants pouvant être remplacés. Partant de ces conclusions, les inspections chez les industriels se poursuivent. 
Mais, pour en savoir plus quant aux responsabilités, plusieurs études complémentaires doivent encore être menées par l'Institut National du Cancer (INCa) et l'ANSM. L'une d'entre elles va par exemple se dérouler sur les souris. Des échantillons d'implants pour chercher d'éventuelles réactions immuno-toxicologiques vone leut etre injectés.

Des nouvelles sur l'état de santé des patientes 

Côté malades, l'Agence a précisé que deux des femmes touchées étaient décédées. Pour les autres patientes, il semblerait que leur état se soit stabilisé. Soit par le retrait de l'implant, soit grâce à des traitements complémentaires (chimiothérapie ou radiothérapie).   
Dans le monde, 173 cas ont été répertoriés pour le moment, d'après un rapport rendu public il y a quelques mois par des experts de l’Institut National du Cancer. 

(1) Données du réseau Lymphopath