Les infections à salmonelle constituent l’une des causes majeures de mortalité infantile en Afrique Subsaharienne, selon des travaux scientifiques qui soulignent à quel point la pathologie liée à cette bactérie courante reste sous-estimée à travers le monde.
Dans le supplément de la revue Clinical Infectious Diseases, les auteurs attirent l’attention sur des taux particulièrement élevés d’infections et de décès causés par la salmonelle. Pour fonder leur propos, ils se sont appuyés sur 19 études menées au Burkina Faso, en Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Madagascar, Afrique du Sud… L’objectif étant de mieux identifier les sources de transmission et de modéliser les épidémies.
20 % de mortalité
« Les infections à la salmonelle génèrent des fièvres typhoïdes, une maladie largement connue du grand public, mais aussi des Salmonelloses Non-Typhoïdes (NTS), considérée comme une maladie diarrhéique dans l’Ouest, alors qu'en région sub-saharienne, c’est l’une des causes principales de septicémie », expliquent les auteurs de la publication.
Les NTS touchent les enfants et les bébés, particulièrement ceux déjà atteints de malaria et de malnutrition, ainsi que les adultes infectés par le VIH, précisent encore les scientifiques. Les taux de mortalité atteignent les 20%.
Bactéries résistantes aux traitements
« Les études montrent que la fièvre typhoïde reste une problématique sous-estimée en Afrique. Elles fournissent aussi des nouvelles données permettant d’étayer les estimations sur le poids mondial de cette maladie. En 2010, les NTS ont causé 3,4 millions d’infections et 681 000 décès à travers le monde, avec une majorité de cas en Afrique Sub-saharienne ».
Les auteurs appellent ainsi à des mesures urgentes face à ce fléau encore trop déprécié sur le continent, qui « nécessite de manière urgente des investissements dans des politiques vaccinales et non-vaccinales ».
Des besoins d’autant plus urgents que les salmonelles détectées en Afrique sont devenues résistantes à la plupart des antibiotiques disponibles pour traiter la maladie. « Alors que les possibilités de traitement diminuent, nous devons redoubler d’effort afin de prévenir ces infections intestinales sévères », concluent encore les auteurs.