Une association anti-vaccin ukrainienne appelle à détruire 3,7 millions de vaccins contre la poliomyélite donnés par les Nations Unies. Elle affirme que ces produits ne sont pas sûrs et ont perdu de leur efficacité lors de leur acheminement par avion, peut-on lire dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian.
De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) soutient que le transport par avion et la recongélation des vaccins sont conformes aux bonnes pratiques internationales. Mais l'association n’en démord pas : ces méthodes seraient contraires aux directives ukrainiennes qui interdisent de recongeler des doses de vaccins, il faudrait donc les détruire.
La santé de millions d'enfant menacée
Le ministre de l’Intérieur ukrainien, Arsen Avakov, a lancé une enquête qui devrait déterminer si les vaccins ont été correctement stockés. Les conclusions et une décision du gouvernement sont attendues pour cette semaine. En attendant, les vaccins sont bloqués dans des entrepôts réfrigérés du gouvernement.
Pour le ministre de la Santé, Alexander Kvitachvili, l’action des lobbyistes risque de rompre la confiance des Ukrainiens envers les vaccins étrangers. Or, aujourd’hui ils n’ont guère le choix. Le programme de vaccination contre la poliomyélite repose en grande partie sur les dons extérieurs. Si les autorités ukrainiennes décidaient d’incinérer les millions de vaccins donnés par les Nations Unies, la santé de millions d’enfants ukrainiens serait alors en danger.
Une couverture vaccinale incomplète
En effet, depuis septembre dernier, la poliomyélite est de retour dans ce pays de l’ex-URSS. Deux enfants de 4 ans et 10 mois non vaccinés ont contracté la maladie et sont aujourd’hui paralysés. Il s'agit de la première apparition de la maladie depuis 1996 dans le pays, et 2010 en Europe.
Avec à peine 14 % des enfants de moins d’un an vaccinés contre la poliomyélite et une couverture vaccinale incomplète pour un enfant sur deux, l’épidémie est une menace sérieuse dans le pays. De plus, les experts de l’OMS craignent la propagation du virus sous une forme plus agressive. Ils pressent donc les autorités ukrainiennes pour que les campagnes de vaccinations reprennent rapidement.