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Dosage des troponines

Infarctus : un test sanguin pour rassurer les patients à faible risque

Par Julie Levallois

Ce test simplifie la prédiction du risque de crise cardiaque. Testé sur 6 000 patients, il pourrait permettre d'éviter l'hospitalisation de nombreux patients.

OJO Images / Rex Featur/REX/SIPA

Un seul test sanguin pour écarter le risque d’infarctus du myocarde. Dans le Lancet, des chercheurs écossais décrivent une manière plus simple de trier les patients qui se présentent aux urgences avec des douleurs thoraciques. La mesure du niveau d’une protéine cardiaque permettrait de prédire ceux qui ne sont pas à risque d'infarctus dans les 30 jours. Les travaux, réalisés sur 6 300 patients, concluent qu’un seul dosage s’avère suffisamment précis.

Un seuil très bas

Au Royaume-Uni, où a été menée l’étude, un million de personnes se présentent chaque année aux urgences avec une douleur thoracique. Pour écarter le diagnostic d’infarctus du myocarde, les médecins réalisent plusieurs examens. Parmi eux, une mesure du niveau de protéines, les troponines, qui sont libérées par les cellules cardiaques lorsqu’elles meurent. L’une d’entre elles, la troponine I, n’est habituellement pas présente dans la sang. La trouver à des niveaux très faibles est donc un marqueur de crise cardiaque.

Le test évalué par l’équipe du Dr Anoop Shah a justement recherché la troponine I. « Nous avons identifié une concentration de troponine cardiaque (moins de 5 nanogrammes par décilitre) en dessous de laquelle les patients sont à très faible risque de crise caridaque », explique-t-il.



Des résultats à confirmer

Avec un seul test, il serait donc possible de trier les patients pouvant rentrer chez eux et ceux qui doivent rester en observation. Le dosage a donc une valeur prédictive de 99,6 %. En pratique, 61 % des patients inclus dans l'étude se sont révélés à très faible risque. Un an après l’examen, ils étaient toujours trois fois moins à risque de crise cardiaque.

Utilisé au quotidien, le test unique représente l’opportunité d’économies importantes. Mais il doit encore démontrer sa sécurité en routine. C’est ce que soulignent Louis Cullen, William Parsonage et Martin Tan dans un commentaire associé à l’étude : « Des essais sont nécessaires pour évaluer la sécurité et l’efficacité de circuits cliniques qui n’incluent pas de tests supplémentaires pour ces patients. »