De la collecte de fonds à la production industrielle de médicaments, c’est le grand écart que s’apprête à réaliser le Téléthon. Avec le soutien de la banque publique d’investissement (BPI), l’Association française contre les myopathies (AFM-Téléthon) va créer en 2019 le plus grand centre européen de développement et production de thérapies géniques et cellulaires. La BPI investit 84 millions d’euros, l’AFM, 36 millions d’euros, mais cette dernière détiendra la majorité du capital (54 %).
Pas de rupture dans les objectifs que s’était fixée l’association en 1958, assure la présidente, Laurence Tiennot-Herment, mais une petite révolution pour accélérer les recherches et guérir.
Déjà sur le Genopole d’Evry (Essonne), où sera posée en 2016 la première pierre de la plateforme industrielle, le Généthon Bioprod fabrique des médicaments qui font l’objet d’essais cliniques chez l’homme, précise Le Parisien.
« Nous assistons à une véritable explosion du nombre de projets d’essais. Nous en soutenons 37 pour 27 maladies différentes concernant le déficit immunitaire, la vision, le foie, le système nerveux central et les maladies neuromusculaires bien sûr (...) Il faut que nous anticipions et construisions les outils pour aller au bout de cette histoire ».
Au-delà de la recherche et de la production de biothérapies, l’association compte également se mettre à l’abri de la convoitise des investisseurs étrangers. « Ce leadership sur les thérapies innovantes, né de la générosité publique, doit rester en France », explique Laurence Tiennot-Herment en précisant que cet objectif permettra de contrôler les prix des futurs médicaments.
En 2014, le Téléthon avait permis de récolter près de 93 millions d’euros. Il faudra, cette année, tout le talent de Marc Lavoine, parrain de l’édition, pour convaincre les donateurs que l’argent collecté va à des malades et pas à une industrie.