Ebola s’est réactivé chez une patiente que l’on croyait guérie. Pauline Cafferkey, l’infirmière britannique infectée par le virus en janvier après une mission en Sierra Leone, a été admise ce vendredi au Royal Free Hospital de Londres en raison d’une « complication tardive inhabituelle liée à sa précédente maladie », a annoncé l’agence de santé anglaise (Public Health England).
« Elle a été transportée dans un avion militaire sous la supervision d’experts. Elle va maintenant être traitée dans une unité d’isolement », a précisé le directeur médical de PHE, cité par l’AFP. Elle se trouverait dans un « état grave ».
Quatre jours avant son hospitalisation, l’infirmière s’est rendue dans une école primaire d’East Kilbride, près de Glasgow, rapporte le Guardian. Elle a fait une intervention devant les élèves, pour les remercier d’une collecte réalisée plus tôt dans l’année et leur parler de son métier d’infirmière.
Les risques de transmission sont donc « faibles », ont tenu à préciser les autorités sanitaires écossaises, qui vont quand même suivre les personnes ayant été en contact étroit avec l’infirmière, à titre de précaution.
« Complètement rétablie » en janvier
La femme de 39 ans avait été testée positive à Ebola fin décembre 2014. En Afrique, elle travaillait pour l’ONG Save the Children au centre médical britannique de Kerry Town.
De retour en Angleterre, elle n’avait pas pu recevoir le médicament expérimental ZMapp. A la place, elle avait accepté de recevoir un traitement antiviral expérimental. On lui a également administré du plasma sanguin prélevé sur une personne ayant survécu au virus Ebola. Elle avait été déclarée « complètement rétablie » le 24 janvier 2015.
Comment Ebola se transmet-il ?
Le virus Ebola peut se maintenir dans le sang, le lait maternel, l’humeur aqueuse ou le sperme plusieurs semaines ou mois après la guérison. Mais une éventuelle transmission n’est possible qu’en cas de contact direct entre les fluides corporels du malade et la peau (en cas de coupure) ou les muqueuses d'une autre personne. Par ailleurs, en l’absence de symptômes visibles, les taux de virus dans les fluides corporels sont très bas.
Deuxième cas de réactivation
« C'est seulement le deuxième cas de réactivation d'Ebola, le premier étant un survivant dont l'oeil est passé de bleu à vert à cause d'une infection persistante », a indiqué le Dr Ben Neuman, de l'Université de Reading, cité par l’agence.
« Le virus Ebola peut occasionnellement persister pendant quelques mois dans certains tissus chez les survivants. Le risque de transmission par ces individus semble très bas mais, avec tant de survivants en Afrique de l'Ouest, il y a un risque que de nouvelles épidémies se déclenchent. C'est pourquoi les autorités doivent rester très vigilantes », a estimé de son côté le Dr John Edmunds, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM).
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi qu'aucun nouveau cas d'Ebola n'avait été confirmé la semaine dernière, une première depuis mars 2014.