Des chercheurs britanniques de la London School of Hygiene and Tropical Medecine s'inquiètent de l’augmentation du nombre de cas de maladie de Lyme constatée au Royaume-Uni. Une situation d'autant plus grave que les dispositifs de diagnostic restent insuffisants pour prendre en charge rapidement ces nombreux malades.
Explosion des cas anglais
D’après les données de Public Health England, l’Agence de santé qui dépend du gouvernement, le nombre de personnes ayant contracté la pathologie aurait quadruplé entre 2001 et 2013.
Près de 3000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année au Royaume-Uni, mais les professionnels de santé estiment que le nombre total de malades pourrait être dix fois plus important. Des chiffres qui se rapprochent de ceux constatés en France, où le nombre moyen de cas annuels s’élève à 27 000.
Cette explosion s’explique par une augmentation de 10 %, sur la même période, des populations de tiques porteuses de la bactérie à l’origine de la maladie. Le réchauffement du climat serait à l’origine de cette prolifération. Par ailleurs, les experts expliquent que ces petits insectes sont aujourd'hui plus fréquemment retrouvés en ville, notamment dans les parcs.
Trois semaines d'antibiotiques
Une réponse robuste en matière de politique de santé publique serait donc nécessaire. Problème : la maladie de Lyme est encore très mal connue du public. La première phase de la maladie se caractérise par une infection cutanée aiguë, avec une éruption autour de la piqure. Or, pour de nombreuses personnes, cela ne justifie pas forcément d’aller consulter un médecin. Elles ne connaissent d'ailleurs pas forcément les caractéristiques de la pathologie, ni ses conséquences sur le long terme.
Plus la maladie est diagnostiquée rapidement, moins elle laisser de séquelles. En effet, il est facile de prévenir les complications, car lorsqu'elle est détectée tôt, la maladie de Lyme se traite sans difficulté, avec trois semaines d'antibiotiques.
Tout l’enjeu est d'administrer ce traitement avant que la maladie n’évolue dans sa deuxième phase, caractérisée par une grande faiblesse, une fatigue extrême, des douleurs articulaires, ou encore des maux de tête.
Difficile diagnostic
Par ailleurs, le diagnostic est complexe. Une fois que la maladie évolue, elle peut toucher un ou plusieurs organes de manière aléatoire, et laisser ou non des séquelles neurologiques. Les symptômes peuvent varier d’un patient à l’autre, ce qui ne facilite pas la tâche du médecin. D’autant que si le patient lui rend visite trop tardivement, la piqûre de départ a souvent disparu.
Il existe aujourd’hui des tests sérologiques afin de diagnostiquer en cas de doute sur l'état d'un patient, mais ils ne sont pas entièrement efficaces. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) a remis un rapport d’évaluation fin 2014, dans lequel il précise la faible sensibilité de ces tests. C'est pourquoi il reste encore difficile de déterminer précisément le nombre de malades.
De l'autre côté de la Manche, les professionnels de santé britanniques veulent booster la recherche pour améliorer ces dispositifs de diagnostic, et les efforts de prévention auprès de la population.