Vacciner les enfants entre cinq et seize ans serait la méthode la plus efficace en termes de coût/bénéfices pour éviter la propagation des épidémies saisonnières de la grippe.
Ces conclusions, publiées dans une étude parue dans la revue BMC Medecine, s’appuient sur un modèle mathématique élaboré par des chercheurs de Public Health England and the London School of Hygiene & Tropical Medicine.
Ces derniers ont modélisé plusieurs cas de transmission du virus dans la population à partir de données de surveillance de la grippe publiées entre 1995 et 2009. Dans chaque simulation, les chercheurs ont modifié à chaque fois un paramètre, à savoir quel groupe de la population était vacciné.
Populations à risque
En France, comme dans de nombreux pays d’Europe, la vaccination des personnes les plus fragiles face à la maladie est recommandée, et même gratuite pour les personnes âgées, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques, notamment cardiaques ou respiratoires. Par ailleurs, l’OMS conseille depuis 2012 de vacciner tous les enfants de six mois à cinq ans.
Cette dernière étude réalisée par les chercheurs britanniques va plus loin, en montrant que vacciner les enfants serait plus efficace que vacciner ces populations à risque pour endiguer et même pour arrêter la progression de l’épidémie saisonnière. Les enfants sont en effet des vecteurs de transmission important, notamment par leur contact avec leurs petits camarades et leurs professeurs à l’école.
Vacciner en prévention
A partir de leur modèle mathématique, les chercheurs mettent en évidence que la vaccination du groupe des 5-16 ans constitue la méthode qui coûte le moins cher, par rapport aux bénéfices de santé qui en sont tirés.
L’ampleur de l’épidémie et la vitesse de la propagation sont ainsi amoindries en vaccinant tous ces enfants et adolescents. La mortalité et le nombre d’hospitalisations sont également réduits dans ce scénario.
Suite à cette étude, le Comité sur la vaccination et l’immunisation eu Royaume-Uni recommande de concentrer les efforts non pas forcément sur les populations à risque, mais sur les populations qui ont la plus grande probabilité de transmettre le virus.
Plus le nombre de d’enfants vaccinés est élevé, plus l’impact est bénéfique pour le reste de la population. Leur recommandation vise donc les enfants, entre deux et dix-sept ans. Néanmoins, les professionnels de santé rappellent que le virus de la grippe saisonnière mute très rapidement, et que ces conseils en matière de vaccination pourraient être obsolètes à la saison prochaine.