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Effets indésirables sur le foetus

Dépakine : le parquet de Paris ouvre une enquête

Par Ambre Amias

A la suite de plaintes de familles victimes de l'anti-épileptique Dépakine, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour déterminer la responsabilité des laboratoires et des instances sanitaires.

PULSE/SIPA
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L’affaire Dépakine suit son cours. Le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire à propos de cet antiépileptique, responsable de la naissance de bébés malformés et atteints de troubles neurocomportementaux, rapporte le journal Le Figaro.

Les juges d’instruction devront déterminer la responsabilité des laboratoires qui commercialisent le valproate de sodium (Sanofi, puis les génériqueurs Zentiva, Biogaran, Aguettant, Teva, Sandoz, Arrow, Mylan et EG Labo), ainsi que celle des autorités sanitaires.

Des risques sous-estimés ?

Il s’agit de déterminer si les effets tératogènes sur le fœtus, identifiés dans la littérature scientifique depuis les années 1980, ont été suffisamment relayés par ces acteurs, ou s’ils ont été sous-estimés, voire dissimulés. De même concernant les troubles moteurs, ­­qui n’ont été intégrés au RCP (Résumé Caractéristique Produit) qu’en 2006, alors que les études les mentionnaient dès les années 1990.

De fait, de nombreux médecins semblent ne pas avoir été mis au courant des risques liés aux grossesses sous Dépakine. Selon nos informations, des fœtus ont ainsi été exposés à la molécule jusqu’en 2010.

Les praticiens sont-ils les seuls responsables, eux qui ont prescrit du Valproate de sodium sans informer les mères des risques élevés de malformation (spina bifida, notamment) et de troubles neurocomportementaux pour leur enfant ? Ou bien y a-t-il eu des manquements coupables de la part des fabricants et de l’Afsspas (devenue ANSM) ?

Indemniser les familles

Telles sont les questions auxquelles devront répondre les enquêteurs, afin de dégager une responsabilité et de savoir par quel biais les familles pourront être indemnisées, elles qui ont subi un préjudice irréparable.