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D'après le Royal Free Hospital

Ebola : l'état de l'infirmière écossaise s'est déterioré

Par Ambre Amias

L'état de l'infirmière Pauline Cafferkey s'est déterioré ce mercredi. Elle avait pourtant été déclaré guérie en janvier dernier.

Pauline Cafferkey, janvier 2015 - Lisa Ferguson/Scotland o/AP/SIPA

L’état de l’infirmière Ecossaise Pauline Cafferkey s’est détérioré significativement ce mercredi. Elle serait dans une condition critique. C’est ce qu’annonce le Royal Free Hospital de Londres, qui lui prodigue actuellement des soins afin d’arrêter la progression de la maladie d’Ebola.

Le virus s’est en effet réactivé début octobre chez cette femme de 39 ans, qui avait été bénévole en Sierra Leone en 2014. Admise en décembre dernier dans l'unité d’isolement du Royal Free Hospital, elle avait été déclarée guérie par les médecins en janvier.
Ceux-ci avaient alors expliqué que Pauline Cafferkey disposait sûrement d’un profil génétique particulier qui lui avait permis de lutter efficacement contre l’infection.

 

Des problèmes de long terme

La communauté scientifique est perplexe face à la réactivation d’Ebola chez l’infirmière. Néanmoins, les médecins pensent que des restes du virus ont pu rester à l’état latent dans certaines cellules de l’organisme alors qu'il avait disparu du sang. Cette nouvelle infection est en fait « une complication » liée à la maladie qui s’était déclarée l’an dernier.

Son cas montre que sur le long terme, les conséquences d’Ebola sont encore méconnues pour les survivants. Il souligne la nécessité de leur proposer un véritable accompagnement, de manière régulière, même après guérison.

D’autant que d’autres problèmes ont été rapportés chez des personnes normalement guéries. Une forme mutée du virus avait, par exemple, été retrouvée dans les yeux du médecin américain Ian Crozier, deux mois après sa guérison. Par ailleurs, le virus peut rester présent dans le sperme des hommes, pendant neuf mois (voir encadré).

 

Pas de risques pour les proches

Le retour de la maladie intervient deux semaines après la remise d’un prix à Pauline Cafferkey pour son travail de bénévole en Sierra Leone. Elle avait également visité une école pour féliciter des élèves qui avaient levé des fonds afin de combattre l’épidémie l’an dernier.

Cependant, les médecins du Royal Free Hospital affirment que le risque pour ces enfants est inexistant, car Pauline Cafferkey ne présentait pas de symptômes au moment de leur échange.

Sa famille et les professionnels de santé qui travaillent avec elle vont être suivis de près au cours des prochaines semaines, et se sont d'ores et déjà vu proposer un vaccin.

 

 Ebola présent dans le sperme pendant neuf mois

Les chercheurs savaient déjà que le virus restait présent dans le sperme des survivants, qui devaient alors, jusqu’à nouvel ordre, se protéger lors de leurs rapports sexuels. Publiée dans le new England Journal Medecine, une étude montre que le virus peut être retrouvé jusqu’à neuf mois après guérison dans les gamètes masculines.

93 volontaires en Sierra Leone ont été suivis, des analyses de leur sperme étant réalisées tous les mois. Six mois après, les gamètes de 65 % des participants ont été testées positif. Neuf mois après, ils étaient 25 %.

Si seulement vingt personnes contaminées par voie sexuelle auraient pour le moment été identifiées, ces données montrent l’importance de renforcer l’usage du préservatif, et de continuer les efforts de prévention sur le sujet.