La crise migratoire européenne a progressivement cessé de faire la une de l’actualité. Pourtant, de nombreux réfugiés sont toujours là, vivant parfois dans des conditions sociales et sanitaires déplorables. Les graves problèmes de santé auxquels ils doivent faire face sont au cœur du 15e rapport de l’Observatoire de l’accès aux droits et aux soins, de l’ONG Médecins du Monde.L
L’association dénonce notamment le traitement réservé aux migrants mineurs. En 2014, 13,8 % des patients accueillis par Médecins du Monde avaient moins de 18 ans, soient plus de 3700 individus.
Parmi eux, 517 mineurs isolés, qui viennent frapper, seuls, aux portes de l’ONG. Leur nombre a presque été multiplié par huit depuis 2001. La Convention internationale des droits de l’enfant permet aux mineurs qui viennent en France d’accéder gratuitement à des soins, peu importe leur pays d’origine.
Une règle qui n’est pas toujours bien acceptée, d’autant que certains d’entre eux n’ont aucun papier, et ne sont pas toujours en mesure de prouver leur âge. Les tests employés pour l’évaluer sont d’ailleurs dénoncés par Médecins du Monde, pour leur manque de fiabilité.
Calais, symbole du drame
L’ONG alerte aussi sur la crise sanitaire qui touche les migrants présents en très grand nombre à Calais. 4000 d’entre eux vivent ainsi sur le site d’une ancienne décharge, dans l’insalubrité et la précarité. Cela a évidemment un impact sur leur santé, avec le développement de pathologies respiratoires, dermatologiques, ou encore digestives. Jusqu’à 60 % des migrants pourraient aussi souffrir de maladies chroniques mal (ou pas) diagnostiquées, comme par exemple de diabète.
Médecins du Monde estime, par ailleurs, que les besoins psychologiques liés aux terribles conditions de vie des migrants constituent aussi à eux seuls un drame sanitaire. Les associations présentes dans la ville ont donc tenté de le résoudre, en instaurant des mesures d’urgence depuis l'été.
Cela a permis à 3 200 consultations médico-sociales et psychologiques d'être proposées, afin d’apporter un réel soutien aux migrants. C'est une première étape d’après Médecins du Monde, mais qui reste grandement insuffisante en l’absence d’action de la part des pouvoirs publics.