Une prothèse capable de rendre le sens du toucher au patient. Un rêve que forment de nombreux patients, mais qui nécessite de relever de nombreux défis techniques. Les travaux d’une équipe de chercheurs californiens pourraient cependant marquer une avancée majeure dans le domaine. Comme le relate Marc Cherki dans Le Figaro, les scientifiques sont parvenus à reproduire le sens du toucher.
Les cinq sens dont nous sommes dotés ont en commun de transformer une information (image, son, odeur…) en un signal électrique envoyé au cerveau, où un traitement spécifique permet de produire une sensation. L’information primaire est collectée par des « capteurs », sensibles à la lumière, aux molécules chimiques, à la chaleur, ou encore aux pressions mécaniques dans le cas du toucher. Au bout de nos doigts, ce sont des millions de ces récepteurs qui, à chaque instant, envoient des signaux au cerveau pour nous permettre d’apprécier la douceur d’un pull en cashmere, la dureté d’un objet en métal ou de réguler la pression que nous exerçons sur le clavier de notre ordinateur.
Recréer artificiellement le sens du toucher est donc une gageure scientifique. Et l’équipe californienne emmenée par le Pr Zhenan Bao a dû faire preuve d’inventivité et rassembler différentes techniques innovantes, de l’impression 3D à l’optogénétique, pour parvenir à ses fins.
Pari réussi pour les chercheurs de l’université de Stanford, qui publient cette semaine leurs travaux dans la prestigieuse revue Science. Des nanotubes de carbone permettent de transmettre le signal, capté par des circuits imprimés en 3D qui reproduisent la flexibilité et l’élasticité de la peau.
Il reste cependant encore beaucoup à faire avant de disposer d’une réelle peau synthétique. Pour l’instant, les chercheurs californiens n’ont réussi à reproduire qu’un seul des quatre types de récepteurs sensibles à la pression présents dans la peau humaine. Et l’optogénétique qui permet la transmission de l’influx électriqueau cerveau n’est actuellement utilisée que sur des modèles animaux. Des experts seraient cependant déjà prêts à tester une possible intégration de cette nouvelle technologie dans des prothèses de main ou de doigt, précise Le Figaro.