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Équipe de recherche américaine

Peau artificielle: des spécialistes créent la sensation du toucher

Par Raphaëlle Maruchitch

Les prothèses permettent aux patients de restaurer la fonctionnalité d’un membre. Elles pourraient bientôt aussi retransmettre des sensations.

Bao Research Group/Stanford University
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C’est l’organe le plus étendu et le plus lourd du corps humain : la peau. Si elle offre un rôle essentiel de barrière de protection, elle permet aussi de transmettre à notre cerveau les sensations de l’un de nos cinq sens, le toucher.

Ses caractéristiques anatomiques la rendent extrêmement complexe et pourtant, des chercheurs ont réussi à mettre au point une prothèse capable de rendre ce sens du toucher. Un rêve que forment de nombreux patients, mais qui nécessite naturellement de relever de nombreux défis techniques.

Travail de mimétisme

Ces travaux sont ceux d’une équipe de chercheurs californiens, de l’université de Stanford. C’est un article paru dans la revue Science, qui décrit les avancées des chercheurs après plusieurs années de travail sur le sujet.

Il ne s’agit pas d’une peau synthétique à proprement parler : pour parvenir à mimer les fonctionnalités de la peau, les scientifiques ont équipé des prothèses de capteurs (inspirés des mécanorécepteurs de la peau) capables de reproduire la flexibilité et l’élasticité de la peau et de transmetteurs. Selon la pression exercée sur la prothèse, comme dans le cas d’une poignée de main, la fréquence du signal électrique transmis était d’autant plus forte.

Encore des étapes à franchir

Pour l’instant, les chercheurs californiens n’ont réussi à reproduire qu’un seul des quatre types de récepteurs sensibles à la pression présents dans la peau humaine. Par ailleurs, une fois les signaux émis, comment les acheminer jusqu’au cerveau ? Sur modèle animal, les chercheurs ont constaté que des électrodes insérées dans le cortex cérébral pour les recevoir, créaient des dommages.

Prochaine étape donc : réussir a faire parvenir les signaux depuis la prothèse jusqu’au cerveau, sans l’endommager. Une autre voie est déjà expérimentée, la conversion de signaux électriques générés par la prothèse en un signal lumineux.