C’est un décret qui donne de l’urticaire aux allergologues. Il doit être signé ce lundi dans le cadre de la réforme des études médicales et prévoit la suppression de cette spécialité, nous apprend Le Parisien.
Surprenant, alors que l’OMS estime que ce fléau mondial touchera une personne sur deux en 2050 et que 20 millions de Français sont victimes d’allergies aux acariens, aux pollens, aux poils de chat ou aux cacahuètes.
Résultat, les salles d’attente de ces 1 200 médecins ne désemplissent pas et les listes d’attente pour obtenir un rendez-vous s’allongent.
Voilà pourquoi la profession avait bon espoir de faire reconnaître cette discipline comme une véritable spécialité. « A la clé, précise la journaliste Claudine Proust, quatre ans d’études spécifiquement consacrées à l’allergologie et l’immunologie, après les sept années de formation « initiale » comme généraliste, au lieu de la formation en deux ou trois années seulement et délivrée jusqu’ici sous forme d’un certificat. » D'ailleurs, 15 pays de l’Union européenne l’ont bien compris, ajoutent les représentants des allergologues.
Mais voilà, tous les certificats ont été supprimés dans le cadre de la réforme des études médicales et, finalement, l’allergologie n’a pas été retenue dans la liste des spécialités d’internat. Le forcing exercé par certains hospitaliers en serait l’une des causes. Il est vrai qu’un pneumologue traite l’asthme et un dermatologue, l’eczéma.
Mais on assiste à la montée d’allergies croisées, respiratoires et alimentaires, objecte un allergologue, interrogé par le quotidien. Préjudiciable pour les patients, la disparition à terme de cette spécialité condamnerait également la recherche clinique et les services hospitaliers qui tentent de s’adapter à l’évolution d’une pathologie de plus en plus complexe.