C’est aujourd’hui que s’achèvent les auditions menées par les ministres en charge du dossier dans le cadre du projet de loi sur le mariage homosexuel. Nourris de ces consultations, les ministres de la Justice et de la Famille présenteront un texte en conseil des ministres le 31 octobre. Si un vote favorable au Parlement ne fait pas de doute, reste la question épineuse de l’adoption par des parents du même sexe.
Mais qu’en pensent les enfants ? Ils seraient aujourd’hui entre 24 000 et 40 000 à avoir été élevés par des couples homosexuels, selon l’Institut national d’étude démographiques, cité par le journal le Monde. Pour savoir comment s’établissent les liens de filiation, la journaliste Gaëlle Dupont est allée à leur rencontre. « J’ai un boulot, une copine, un appart. Grandir dans une famille comme ça, c’est positif, ça ouvre l’esprit », témoigne Clément, développeur web, qui a « deux mères depuis toujours ». Même son de cloche pour Mark qui n’a rencontré « aucun problème psychologique ». « Son oedipe, on le fait quoi qu’il arrive », concède Ambre. Si tous ont été confrontés à l’homophobie, indique la journaliste, la majorité des enfants témoigne d’histoires sans problèmes.
Mais ces parcours racontés dans le journal, sont-ils significatifs de l’état d’esprit de ces enfant ? Sur les 700 articles scientifiques consacrés depuis le début des années 70 à l’homoparentalité, 10% s’attachaient au développement de l’enfant. « La tendance générale, résume dans le quotidien Oilvier Vécho, maître de conférences en psychologie à Paris-X Nanterre, est qu’il n’y a pas de différences massives entre les enfants élevés dans des familles homoparentales et les autres. » Ils « manifestent une estime de soi plus faible, ajoute-t-il, mais expriment plus leurs émotions ». Aucun impact n’est relevé sur l’orientation sexuelle.
Les opposants à l’homoparentalité mettent en cause la fiabilité de ces travaux en faisant valoir le faible nombre d’enfants participant aux études et qu’elles concernent surtout des enfants élevés par des couples de femmes d’un niveau sociale élevé.
Alors, les couples homos font-ils de bons parents ? », titre le Monde en ajoutant : « Pour les uns, il (l’enfant) a besoin de s'identifier à du masculin et à du féminin. Il lui faut de la différence sexuelle, de l'asymétrie. Pour les autres, le couple est une construction sociale. « Si on leur (les couples) accorde le mariage et donc l’adoption, affirme dans un courrier des lecteurs au journal La Croix, Nicole Eliot, pédiatre , consultante bénévole en adoption, leur enfant partira dans la vie avec des références fondamentales faussées ». Le débat ne fait que commencer. !