La société américaine 23andMe revient dans la course. Il aura fallu deux ans pour que cette biotech, dont Google est actionnaire, trouve une solution pour remettre en vente ses tests ADN.
Ces kits, vendus sur internet, avaient défrayé la chronique en 2013. Ils promettaient à tout un chacun, grâce à un simple prélèvement salivaire, d’obtenir des informations sur son patrimoine génétique : risque de cancer du sein, prédisposition à la maladie d’Alzheimer ou au diabète, origines ethniques… Face aux risques de résultats erronés et aux conséquences psychologiques pour les consommateurs, l’Agence sanitaire américaine (FDA) avait rapidement mis le holà. 23andMe a trouvé la parade, apprend-on dans Le Monde, ses nouveaux tests ne ciblent plus "que" les maladies génétiques transmissibles à la descendance.
Pour revenir sur le marché, il aura fallu à 23andMe trouver un accord avec la FDA sur « un cadre réglementaire permettant une vente directe aux consommateurs », a expliqué la PDG de la société, Anne Wojcicki. Ne plus fournir des résultats sur de simples prédispositions, mais sur des maladies héréditaires, semble donc avoir satisfait les autorités sanitaires américaines... A croire donc qu’il est plus simple pour le consommateur d’apprendre qu'il peut transmettre la mucoviscidose à ses enfants, que de savoir qu'il présente un surrisque d’hypertension artérielle ! Le prix du test, qui a doublé par rapport à 2013, pour avoisiner les 200 €, réduira peut-être le nombre de candidats à l’analyse génétique. Mais rien n’est moins sûr. Les ventes enregistrées avant le coup d'arrêt porté par la FDA témoignaient d'un réel intérêt de la part des consommateurs.
Cette remise en vente aux Etats-Unis ne manquera pas de relancer le débat dans des pays interdisant les analyses génétiques en dehors de laboratoires agréés, tels que la France. Mais les Européens curieux d'explorer leur patrimoine génétique ont déjà la possibilité de passer par le Royaume-Uni, où 23andMe vend ses tests depuis déjà un an, sans que les autorités sanitaires britanniques n'aient, elles, trouvé à y redire.