A un peu plus d’un mois de la conférence sur le climat à Paris, l’OMS communique sur les dangers liés aux polluants de courte durée de vie, comme le carbone noir (ou suie), le méthane ou encore l’ozone troposphérique. Ces polluants sont des molécules qui restent relativement peu de temps dans l'atmosphère, entre quelques jours et quelques décennies.
L’organisation estime qu’ils sont responsables de 3,7 millions de décès prématurés, causés par des pathologies cardiaques et respiratoires, des AVC ou encore des cancers du poumon. Les experts proposent une série de mesures qui pourraient servir d’exemple de politiques publiques aux gouvernements, et éviter près de 2,4 millions de morts chaque année.
Par ailleurs, l’OMS rappelle que ces polluants peuvent affecter plus indirectement la santé, en menaçant la sécurité alimentaire. A l’origine de changements climatiques importants, ils contribuent à la diminution des rendements agricoles, et à la dégradation de la qualité des produits.
Au niveau individuel
Le rapport de l'OMS propose d’abord une série de recommandations qui peuvent être prises par chacun. Une alimentation riche en fruits, légumes et noix, et pauvre en produits industriels réduit les risques sanitaires pour les individus. Mais elle contribue aussi à diminuer les émissions de méthane associées à la production de ces produits.
Par ailleurs, les experts estiment que les ménages précaires, notamment dans les pays en développement, sont souvent défavorisés face à la pollution de l’air, car ils n’ont souvent accès qu’à des fourneaux pour cuisiner et à des poêles ou des sources de chauffage de mauvaise qualité. Ceux-ci entrainent une augmentation de la pollution de l’air, notamment des particules fines associées au carbone noir, au sein même de leurs foyers.
Il est donc urgent, d’après le rapport, de s’intéresser à ce problème et de fournir des équipements de qualité aux 2,8 milliards de foyers concernés à travers le monde.
Actions politiques
Le problème des polluants à courte durée de vie ne pourra être pris en charge sans une action au niveau politique. Le changement des conditions de vie au niveau individuel ne sera pas suffisant pour réduire les émissions de manière durable.
L’OMS souhaite des mesures visant une meilleure utilisation des transports et de l’activité industrielle. Rien de révolutionnaire, mais les experts affirment que des investissements ciblés, pour améliorer l’accès aux transports en commun et pour créer des zones cyclables sécurisées, doivent faire partie des priorités des gouvernements.
Par ailleurs, les réponses aux problèmes climatiques, sur le long terme, devront s'atteler aux émissions de CO2. Les mesures de lutte contre le carbone noir, l'ozone et le méthane doivent venir compléter celles contre le dioxyde de carbone. Voilà le message essentiel de l’OMS.
Pour cela, l'organisation souligne l’importance de mettre en œuvre des normes strictes sur les émissions et sur l’efficacité énergétique. Justement le type de décisions qui devront être prises de concert à la conférence de Paris, en décembre.