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Etude à venir sur 200 personnes

Joy Milne : son odorat exceptionnel lui permet de détecter Parkinson

Par Julian Prial

La Britannique Joy Milne, 65 ans, a réussi à détecter la maladie de Parkinson de son mari grâce à son odeur. Des chercheurs vont tester ses capacités olfactives sur 200 personnes

A droite, Joy Milne, 65 ans, Capture d'écran sur BBC (Twitter)
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Grâce à leur odorat très développé (environ 100 000 fois plus puissant que celui de l’homme), Daisy et Paddy sont des labradors aux pouvoirs extraordinaires. Ils sont capables de détecter des cancers humains. Un don réservé à l'espèce canine ? Pas si sûr, car au Royaume-Uni, une femme en serait elle aussi capable.

Dans un communiqué de presse, la fondation Parkinson's UK indique en effet que des chercheurs vont tenter de confirmer qu'il est possible de diagnostiquer la maladie de Parkinson à partir d'odeurs corporelles. Ils vont donc se baser sur le témoignage d'une Britannique de 65 ans, Joy Milne, affirmant qu'elle a « senti » cette maladie neurodégénérative sur son mari.

Une odeur puissante, légèrement musquée

« J'ai toujours eu un très bon sens de l'odorat et j'ai détecté très tôt qu'il y avait un changement subtile dans l'odeur de Les, mon mari », a déclaré à la presse britannique Joy Milne qui vit à Perth, en Ecosse.
Dans des propos rapportés par l'Agence France Presse (AFP) elle raconte : « C'est difficile à décrire mais il y avait une odeur puissante, légèrement musquée. J'ignorais que c'était inhabituel et que cela n'avait pas été identifié avant ».
Jusque-là, aucun rapport avec la maladie de Parkinson. Sauf que Joy Milne explique s'être rendue compte de la spécificité de cette odeur en la sentant sur d'autres malades parkinsoniens. Puis elle a même découvert qu'elle était capable d'identifier ces patients simplement en sentant le tee-shirt dans lequel ils avaient dormi. Face à autant de talent de dépistage, les chercheurs outre-Manche l'ont qualifié de « super-nez ».




Le nez de Joy Milne face à 200 personnes 

Alors, même si Joy Milne n'a pas pu aider son mari, décédé à 65 ans des conséquences de Parkinson, elle pourra encore faire oeuvre utile de ses talents.
Cette semaine, le projet de recherche de la fondation Parkinson's UK a ainsi été lancé pour établir si la maladie et l'odeur sont liées.
« Nous sommes dans les prémices de la recherche mais s'il est prouvé qu'il y a une odeur unique associée à la maladie de Parkinson, notamment aux origines de la maladie, cela pourrait avoir un impact énorme », a jugé Arthur Roach, le directeur de recherche de la fondation.
Les chercheurs s'interrogent notamment sur une possible modification du sébum causée par la maladie et comptent sélectionner 200 personnes, certaines souffrant de Parkinson et d'autres pas, pour l'étude.
Leurs prélèvements seront analysés au niveau moléculaire ainsi que par Joy Milne et une équipe d'experts de l'odorat issue de l'industrie alimentaire. Les labradors Daisy et Paddy n'ont qu'à bien se tenir.