En sixième année d’études de médecine, les étudiants passent les célèbres et tant redoutées « Epreuves nationales classantes ». En fonction de leur rang à cet examen national, les futurs médecins choisissent un poste d’interne parmi 30 spécialités proposées.
En 2014, 7 555 nouveaux internes ont choisi leur affectation. Parmi eux, plus de 6 étudiants sur 10 sont des femmes. Pourtant, cette féminisation de la médecine ne touche pas toutes les spécialités, selon le rapport de la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publié ce lundi.
Inégalement réparties
« Dans certaines spécialités, plus des trois quarts des internes sont des femmes ; c’est le cas en pédiatrie, en gynécologie-obstétrique, gynécologie médicale et dermatologie, indique Marion Bachelet, auteur du rapport. A contrario, elles sont moins de 40 % parmi les internes de médecine nucléaire, neurochirurgie, chirurgie générale, chirurgie orale, anesthésie-réanimation et radiodiagnostic et imagerie médicale ».
Comment expliquer cette inégale répartition ? Selon le rapport, ces disparités ne reposent pas sur des différences de capacités ou de classement. En effet, les étudiantes réussissent aussi bien que leurs pairs masculins. Mais, à classement égal, elles n’expriment pas les mêmes vœux.
Alors que la moitié des étudiants se divisent entre 4 spécialités (anesthésie-réanimation, chirurgie générale, radiologie et cardiologie), ces préférences ne sont pas aussi marquées chez les étudiantes. « Seule la médecine générale et la pédiatrie se détachent : elles attirent respectivement 14 % et 10 % de celles ayant le choix entre toutes les spécialités », souligne la chercheuse.
Préserver la vie de famille
D’ailleurs, la médecine générale est sûrement la spécialité la plus plébiscitée par les femmes. Depuis 2007, 2 internes en médecine générale sur 3 sont des femmes. Une attractivité qui se renforce chez les étudiantes au fil des ans, alors qu’elle diminue chez les étudiants puisque « seuls 5 % des hommes ayant le choix entre toutes les spécialités en 2014 se sont orientés vers la médecine générale, contre 6 % en 2013 », précise le rapport.
Néanmoins, le rapport n’évoque pas l’idée que les femmes puissent s’interdire certaines spécialités, notamment la chirurgie. Cette dernière est connue pour être un milieu plutôt masculin où la misogynie est encore une réalité. Ainsi, certaines préfèrent se diriger vers des spécialités moins difficiles, aussi bien physiquement que psychiquement, où elles n’auront pas à se sacrifier et pourront avoir une vie de famille.