Près de 17 % en un an. C’est la progression galopante des fraudes à l’Assurance maladie entre 2013 et 2014. Selon le quotidien économique Les Echos, l’an passé, les activités frauduleuses ont fait perdre à la Caisse nationale d’Assurance maladie près de 200 millions d’euros. Un montant record !
La CNAM n’a pas attendu la publication de ces chiffres pour réagir. En mai dernier, l’Assurance maladie avait déjà prévenu : les contrôles allaient s’accentuer. Une des cibles visées était alors les bénéficiaires de la CMU-C, la couverture complémentaire universelle. Selon les Echos, l’opération a porté ses fruits, puisque la fraude estimée aurait été révisée, de 3 % à 20 %. Mais les « arnaques » des particuliers ne sont que l’arbre qui cache la forêt ; ils ne sont responsables que de 20 % des pertes subies par la CNAM, environ 39 millions d’euros au total.
Au palmarès des fraudeurs, ce sont les professionnels et les établissements de santé qui se partagent la première place, avec au total 125 millions d’euros de pertes pour la CNAM. Visites fictives et actes codés de manière mensongère ne seraient pas rares, selon les Echos. Le quotidien rappelle qu’en dix ans, 2 900 interdictions de soins ont ainsi été prononcées contres des praticiens indélicats. Et le rythme s’accélère. D’ici quelques mois, la CNAM va éplucher les dépenses liées au transport sanitaire, source de 22 millions de fraudes en 2014.
L’Assurance maladie dispose aujourd’hui de plus en plus d’outils pour traquer les fraudeurs, que ce soit du côté des particuliers ou des professions de santé. En 2014 déjà, chaque jour, 15 sanctions, ordinales ou judiciaires, ont été prononcées. Mais si les contrôles sont de plus en plus nombreux, les retombées financières sont encore bien modestes : la CNAM a récupéré à peine 12 millions d’euros l’an passé.