C'est une étude qui va sûrement calmer les accros des bars à ongles. Plusieurs marques de vernis à ongles contiennent un plastifiant soupçonné d’être un perturbateur endocrinien. Une étude de bio-surveillance, publiée dans Environment International, démontre que des traces de triphenyl phosphate (TPHP) se retrouvent dans les urines des participantes dans les 10 heures suivant l’application du vernis.
26 femmes ont accepté de testé 10 produits différents, testés au préalable par des scientifiques de l’université de Duke (Durham, Caroline du Nord, Etats-Unis). Huit vernis, certains de renommée mondiale, contenaient du triphenyl phosphate, mais deux ne le mentionnaient pas sur l’étiquette. Ce produit serait utilisé pour assouplir la texture du vernis et rendre sa tenue plus durable. « Il est possible que le TPHP soit à présent utilisé dans le vernis à ongle pour remplacer les phtalates, qui ont des propriétés perturbatrices endocriniennes et qui sont toxiques pour le système reproducteur, estime Heather Stapleton. Cependant, il n’est pas certain que ce soit une meilleure option. De plus en plus de travaux suggèrent que le TPHP affecterait la régulation des hormones, le métabolisme, la reproduction et le développement. »
Le TPHP passe dans l’organisme
Cette étude fournit une preuve de plus que le TPHP passe dans l’organisme. Les urines des participantes ont été collectées après application du vernis. 10 à 14 heures après, les niveaux de diphenyl phosphate (DPHP), qui se forme lorsque le corps assimile le TPHP, se sont multipliés par sept. « Il est troublant de constater que le vernis à ongles qui est destiné aux femmes et aux adolescentes contient un produit qui est suspecté d’être un perturbateur endocrinien, juge Johanna Congleton. Il est encore plus troublant d’apprendre que leur organisme absorbe ce produit relativement rapidement après l’application d’une couche de vernis. »
Afin de déterminer si le triphenyl phosphate traverse la barrière de la peau, les chercheurs ont également demandé à dix volontaires de peindre des ongles synthétiques collés sur des gants. Dans cette deuxième situation, le niveau de DPHP dans les urines était nettement plus bas, ce qui suggère que le produit passe par la peau qui borde nos ongles. « Nos résultats indiquent que le vernis à ongles peut être une source d’exposition significative au TPHP à court terme et chronique pour ceux exposés dans un milieu professionnel », concluent les auteurs. Dans la foulée de cette parution, une pétition a été mise en place à destination des fabricants de vernis. Elle plaide pour la fin de l’utilisation de perturbateurs endocriniens dans les vernis. Car des travaux ont suggéré que le TPHP favorise la régulation des hormones, le métabolisme, la reproduction et le développement.