A l’initiative du Dr Philippe Presles, membre du comité scientifique de SOS Addictions, 120 médecins, professionnels de santé, et scientifiques publient ce mercredi un appel en faveur de la cigarette électronique.
Alors que le tabagisme est la première cause de décès évitable en France et en Europe, les signataires de l’appel souscrivent aux conclusions du récent rapport du Public Health England, agence dépendante du ministère de la Santé britannique, et selon lesquelles la vapotage est à 95 % moins nocif que le tabagisme.
En faire le principal dispositif de sevrage tabagique
Soutenus par la Fédération Interprofessionnelle de la VAPE (FIVAPE), ils précisent dans un communiqué qu'avec « l’aide des produits de la vape, le gouvernement de Manuel Valls doit engager une véritable politique de réduction des risques du tabagisme. Il est temps de lutter efficacement contre les ravages du tabac, alors que la prévalence tabagique française est, avec 34 % de fumeurs, parmi les plus élevées d’Europe », précisent ces spécialistes.
Pour contrecarrer ces mauvais chiffres, ils rappellent que le rapport du Public Health England (équivalent de la HAS) a constaté que la cigarette électronique était devenue « le principal dispositif du sevrage tabagique en Grande-Bretagne ». Avec des résultats à la clé, puisque outre-Manche, la population de fumeurs adultes est en train de descendre sous la barre des 18 %.
Ce rapport recommandait donc la promotion de la e-cigarette auprès du grand public et du corps médical, « fort du constat de sa quasi-innocuité pour les fumeurs et les non-fumeurs », rajoutaient ces experts.
Contre l'interdiction de la vape dans les lieux publics
Un appel que n'a pas écouté le gouvernement français. Dans le projet de loi Santé qui sera voté à l'Assemblée nationale mi-novembre, la promotion de la cigarette électronique est désormais interdite et son usage sera banni dans certains lieux publics. « Ceux avec des enfants, dans les transports publics et sur les lieux de travail clos et collectifs », a précisé auprès de Pourquoidocteur Jacques Le Houezec, consultant en santé publique, spécialisé dans la dépendance tabagique. Et la pétition d'enfoncer le clou. « Début novembre, le gouvernement français se prépare à faire exactement le contraire en interdisant la promotion de la cigarette électronique et en bannissant son usage dans les lieux publics », est il précisé.
Signataire de l'appel, Jacques Le Houezec affirme qu'il n'y a « aucune base scientifique démontrant que la vapeur relarguée par les vapoteurs présente un quelconque risque pour la santé ».
Et pour le Dr Philippe Presles, il y aurait même urgence à suivre le modèle anglais, car « les dégâts » de la politique française « anti e-cigarette » seraient déjà visibles : « les ventes du tabac sont reparties à la hausse en France, après 3 années de baisse incontestablement liées à l’essor de la e-cigarette », indique-t-il.
Les recommandations de ces militants sont donc simples. Ils demandent à la ministre de la Santé d'approuver l'ensemble des conclusions du rapport du Public Health England. Ils réclament également que le gouvernement français pratique lui aussi « une véritable politique de réduction des risques du tabagisme, s’appuyant sur tout le potentiel de la cigarette électronique ».
En France, le tabac tue 78 000 personnes chaque année.