A la veille de la Journée mondiale des Accidents Vasculaires Cérébraux (AVC), le chiffre peut faire froid dans le dos. D'après une étude la Drees (1) publiée ce mercredi, en 2008 et 2009, près de 200 000 personnes ont été hospitalisées pour un accident de ce type en France.
Il s'agit d'un ensemble de syndromes se manifestant par l’apparition brutale d’un déficit neurologique dû à des lésions cérébrales d’origine vasculaire.
On retrouve ces accidentés de la vie dans toutes les tranches d'âge. 29 % étaient en effet âgés de 18 à 64 ans, la moitié avait entre 65 et 84 ans et 21 % au moins 85 ans.
14,5 % de décès lors de l’hospitalisation initiale
Sur la pathologie par laquelle ils ont été frappés, la Direction note que la grande majorité de ces patients a fait un infarctus cérébral (62 %). Elle explique qu'il est « consécutif à l’obstruction d’une artère cérébrale ». Les autres malades ont, pour leur part, été frappés par un AVC hémorragique (26 %), dû à la rupture d’un vaisseau sanguin.
Des accidents loin d'être anodins puisque les AVC sont une cause importante d’incapacités mais aussi de décès. La part des patients décédés s’élevait à 14,5 % lors de l’hospitalisation initiale, à 16 % dans le mois qui a suivi l’AVC et à 28 % dans l’année.
Les hémorragies cérébrales plus mortelles
Pour ces personnes qui ne survivent pas aux AVC justement, la mortalité liée à des hémorragies cérébrales est la plus importante. La Drees conclut à un taux de décès à un mois presque cinq fois plus élevé que celui des infarctus cérébraux, et presque trois fois plus à un an.
Mais malheureusement pour les malades, dans tous les types d’AVC, les pathologies chroniques augmentent « de façon notable » la mortalité à un an. Leur poids comme cause initiale de décès augmente au fil du temps, conclut-elle.
L’analyse de la Drees montre cependant une meilleure survie pour les patients ayant bénéficié d’un passage en lit de soins intensifs.
Résultat de tout cela, les AVC représentent aujourd'hui, en France, la première cause de mortalité pour les femmes et la troisième pour les hommes. Ils constituent aussi une cause majeure de handicap, et la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer.
Source : Drees
(1) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques
Dans ses travaux, la Drees rappelle les résultats d'une étude internationale récente. Celle-ci a estimé à près de 90 % la part des hémorragies cérébrales ou infarctus cérébraux qui sont dus à des facteurs de risque accessibles à la prévention ou au traitement, tels que le tabagisme, l’obésité, l’alimentation déséquilibrée, l’activité physique insuffisante, le diabète, la consommation d’alcool, le stress et la dépression, les dyslipidémies, les troubles du rythme cardiaque et surtout, l’hypertension artérielle (O’Donnell et al., 2010).