Les médecins pourraient désormais diagnostiquer plus tôt les personnes atteintes de la maladie de Lyme. Causée par une piqûre de tique porteuse de la bactérie borrelia burgdorferi, la pathologie peut entraîner sur le long terme des douleurs articulaires, des arthrites et des lésions cutanés, cardiaques ou neurologiques. En France, 27 000 cas sont enregistrés chaque année.
Le fait que ces symptômes apparaissent souvent tardivement après la piqûre de tique, qu’ils sont très variés et qu’ils peuvent se manifester seul ou de manière associée, complique le diagnostic. Pour répondre à ce problème, des chercheurs de l’université d’Harvard ont publié les résultats d’une revue de littérature scientifique sur le sujet, dans le Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons. Ils mettent en avant une nouvelle piste de dépistage précoce de la maladie de Lyme.
De l'eau dans le genou
Les analyses des chercheurs montrent que les personnes qui consultent pour un problème « d’eau dans le genou » sont potentiellement atteintes par la pathologie. Cette accumulation excessive de liquide autour de l'articulation est, d'après eux, un symptôme précoce de la maladie, qui doit susciter l’attention des médecins.
Les chercheurs précisent, à leur intention, que « l’eau dans le genou » est souvent moins douloureuse chez les personnes atteintes par la maladie de Lyme que chez celles qui souffrent « simplement » d’arthrite.
Une prise en charge précoce de la maladie de Lyme l’empêche d’évoluer vers son stade le plus grave, le traitement aux antibiotiques étant efficace dans 99 % des cas . Or, les tests sanguins actuels ne sont pas fiables à 100 %, et peuvent apparaître négatifs dans les semaines qui suivent la piqûre. De nombreux malades passent aussi à travers les mailles du filet parce qu’ils ne jugent pas forcément utile de consulter rapidement pour une piqûre ou de la fièvre.
Mieux orienter les patients
Le fait de disposer d’un nouvel outil de diagnostic précoce permettrait de proposer le test de diagnostic plus fréquemment, de mieux orienter les malades potentiels et de mettre en place un suivi spécifique des personnes atteintes « d’eau dans le genou ». Les chercheurs d’Harvard proposent plusieurs mesures de prévention et un protocole de dépistage à mettre en place.
Les chirurgiens orthopédiques pourraient systématiquement proposer le test de dépistage aux personnes qui viennent consulter pour de « l’eau dans le genou » et qui vivent dans une zone où les tiques prolifèrent. Pour les autres, le praticien pourrait demander si le patient a voyagé récemment dans ces régions, avant de proposer ou non le test.