La loi de répartition démo-géographique des pharmacies repose sur un principe : garantir à la population française un maillage suffisant pour une bonne accessibilité aux officines (médicaments, produits de santé et services). L’Ordre national des pharmaciens est très attentif à cette égalité d’accès, qu'il voit comme un « principe éthique ». Sauf qu'aujourd'hui, ce principe est menacé.
De 2006 à 2015, ce sont près de 900 officines qui ont disparu du paysage pharmaceutique français (métropole). En 2014, cela a représenté une fermeture tous les 2,5 jours. Dans une étude publiée ce mercredi, l'Ordre dévoile les territoires les plus impactés par ce phénomène.
Source : Ordre national des pharmaciens
En 10 ans, le nombre d’officines a chuté de 4 %
Pour commencer, l'Ordre fait remarquer que le rythme de fermeture des officines s’accélère encore. Celles purement subies, liquidation (9 %) et fermeture sèche(1) (43 %), sont les plus fréquentes.
De 2006 à 2010, le taux annuel de fermeture plafonnait à 0,25 % des pharmacies en moyenne. Sur les 6 premiers mois de 2015, il dépasse déjà 0,5 %. En 10 ans, le nombre d’officines a chuté de 4 %.
Dans ce palmarès des fermetures, l'Ordre National des Pharmaciens précise que « toutes les régions, à l’exception de l’Alsace, sont concernées par les fermetures d’officines ». D'importantes disparités sont toutefois à noter entre les régions.
Source : Ordre national des pharmaciens
L’Ile-de-France enregistre le plus de fermetures
Sans grande surprise, ce sont les régions les plus peuplées qui enregistrent, souvent, le plus grand nombre de fermetures. Certaines régions dérogent à cette règle. « En effet, si l’on compare le poids de la région dans le nombre d’officines en France (métropole) avec la part qu’elle prend dans le total des fermetures, des dissonances apparaissent », écrit l'Ordre.
C'est le cas par exemple de la Bretagne, qui représente 5,1 % des pharmacies de France, mais représente 7,4 % des fermetures de France. L’Ile-de-France, qui représente le plus d’officines, enregistre comparativement le plus de fermetures.
En conclusion, une ligne allant approximativement de Sedan à Pau coupe la France en deux avec, à l’ouest, des régions surreprésentées dans les fermetures d’officines, et à l’est, des régions moins concernées.
Les communes de moins de 7 000 habitants les plus touchées
Enfin, l'Ordre constate que la majorité des fermetures sont répertoriées dans les communes de moins de 7 000 habitants. Conclusion, « les zones à faible densité de population sont proportionnellement plus concernées par les fermetures que les autres communes ».
A l’inverse, les communes de taille moyenne semblent plus épargnées par les fermetures, conclut l'Ordre.
(1) La fermeture « sèche » est celle sans indemnisation ni liquidation dans laquelle le titulaire décide délibérément de cesser son activité faute de repreneur.