A l'appel de tous les syndicats de médecins libéraux représentatifs (CSMF, FMF, SML, MG FRANCE et Le BLOC), de nombreux cabinets seront fermés le vendredi 13 novembre. Pour les malades qui avaient l'intention de se rediriger vers les cliniques, il faut oublier cette option. Dans un communiqué de presse publié ce jeudi, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) indique en effet qu'elle s’associe au mouvement de grève nommé « Black Friday », à compter du 13 novembre.
Un projet de loi Santé destructeur
« Nous exprimons notre solidarité la plus totale avec les syndicats de médecins qui s’opposent au projet de loi de santé. Leurs revendications doivent être entendues. Le monde médical est dans une exaspération et une colère sans précédent. Le gouvernement serait mal avisé de tenter un passage en force d’une loi qui cristallise autant d’opposition », avertit Lamine Gharbi, président de la FHP, qui regroupe 1 000 cliniques et hôpitaux privés.
Plus précisément, le patron de la La Fédération dénonce « le caractère destructeur » de ce projet de loi. Et utilise des mots très durs. En indiquant qu'il va « d’une part, tuer, sous le prétexte de la "réformer", la médecine libérale en la mettant sous la coupe réglée de l’Etat et, d’autre part, marginaliser le secteur hospitalier privé, à travers un lent processus d’éviction des missions de service public qui lui sont aujourd’hui confiées ».
L'éviction des missions de service public
Le texte prévoit, en effet, que seules les cliniques, dont les médecins ne pratiquent pas de compléments d’honoraires, pourront intégrer le futur Service public hospitalier (SPH).
Le projet de loi Santé prévoit également que seules celles disposant de services d’urgences privés faire feront partie du SPH. « Or, actuellement, des menaces très concrètes pèsent dans plusieurs régions sur de nombreux établissements privés qui risquent de se voir retirer brutalement leurs autorisations de services d’urgence, ce qui suscite une forte et légitime inquiétude », s'inquiète Lamine Gharbi.
Pour conclure, il ajoute que cette loi « va entraîner une désorganisation complète de l’offre de soins au plan territorial, dont la population va subir les conséquences ». Les cliniques et hôpitaux privés prennent, il est vrai, en charge 57 % des interventions chirurgicales, 68 % de la chirurgie ambulatoire, ou encore 1 accouchement sur 4.
Reporter le vote de la loi
Pour toutes ces raisons, la FHP demande le report du vote de la loi de santé jusqu’à la Conférence nationale de santé prévue le 11 février, afin qu’un débat puisse avoir lieu. « Si l’enjeu est de réfléchir à l’avenir de la santé en France, il est crucial de se donner du temps et d’écouter ce que les professionnels du soin ont à dire sur l’organisation du système sanitaire. La réforme ne peut se faire sans eux, et encore moins, contre eux, souligne-t-il. Parions sur l’intelligence des acteurs et sur leur sens des responsabilités. Après tout, ce sont eux qui soignent les Français », conclut le président de la FHP.
Ce dernier a toutefois peu de chances d'être entendu, le Premier ministre, Manuel Valls, a récemment apporté son soutien à la loi Santé, devant les médecins.