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Selon les groupes sociaux

Le stress au travail réduit l'espérance de vie

Par Ambre Amias

Le stress au travail infuence l'espérance de vie. Il pourrait expliquer certaines inégalités de mortalité entre les groupes sociaux. 

SOLAL/SIPA

A en croire des scientifiques américains, le célèbre dicton « Le travail, c'est la santé » ne serait pas si véridique que ça... Dans une étude publiée dans la revue Health Affairs, ils s'intéressent à l'impact du stress au travail sur l'espérance de vie des actifs américains en fonction de leur groupe social et ethnique, de leur niveau d'études ou de leur lieu de résidence. 

Par le passé, plusieurs recherches avaient déjà mis en avant d'énormes variations dans l'espérance de vie à travers les Etats-Unis, mais c'est la première fois que des chercheurs intègrent la variable « stress au travail ». D'après eux, c'est ce stress qui est à l'origine de différences majeures de mortalité, suivant les différents groupes de la population. 

Les chercheurs se sont basés sur un registre de population dénommé General Social Survey, qui reprend les statistiques de mortalité et d'emploi de milliers d'Américains.
Ils ont divisé les travailleurs en 18 groupes, en fonction de l'origine, de l'éducation et du sexe. Enfin, ils ont établi une liste de dix facteurs de stress au travail, notamment le risque de plan social, le nombre d'heures travaillées, l'équilibre vie privée-vie professionnelle ou encore la précarité du poste. Pour chaque facteur, ils ont estimé l'effet sur l'espérance de vie. 

 

Licenciements et couverture maladie

Leurs analyses confirment que les personnes ayant un niveau d'éducation élevé sont moins affectées par le stress et bénéficient d'une espérance de vie plus importante. D'après eux, les personnes noires et hispaniques occupent des postes stressants, nécessitant moins d'années d'éducation, et vivent moins longtemps. En revanche, les chercheurs soulignent des différences majeures, à niveau d'éducation égal, entre les groupes ethniques, qui n'avaient jamais été autant détaillées. Ainsi, les femmes hispaniques éduquées sont moins sujettes au stress que les autres femmes, et vivent plus longtemps. 

Quant aux facteurs causant le plus de mortalité liée au stress, les chercheurs estiment que le risque de plan social et de licenciements, ainsi que le fait d'occuper un poste précaire, sans avantages sociaux, comme par exemple d'accès à une couverture maladie décente, sont les plus néfastes.

Ces résultats leur permettent de quantifier que 10 à 38 % des différences de mortalité et d'espérance de vie entre les groupes sociaux s'expliquent par le facteur stress au travail.