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DT-Polio

Refus de vaccination : un père devant le tribunal de Strasbourg

Par Antoine Costa

Mickaël Lecomte et son fils sont interdits de sortie du territoire. En cause : le refus du père de vacciner son enfant avec le DT-Polio, seul vaccin obligatoire en France.

SAUTIER PHILIPPE/SIPA
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C’est un cas emblématique de la méfiance croissante vis-à-vis de la vaccination. Mickaël Lecomte comparaît ce 9 novembre devant le tribunal correctionnel de Strasbourg (Bas-Rhin). Ce père de 36 ans a refusé de faire vacciner son fils de 20 mois contre la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos, alors que c’est obligatoire.

A l’origine de cette affaire, un signalement au procureur. Mickaël Lecomte et son fils ne peuvent pas rejoindre Adélaïde, militaire de profession, en mission au Gabon. En effet, le garçon de 20 mois n’est pas protégé contre les maladies à vaccination obligatoire en France. Une situation qui est signalée dès la première visite au centre de vaccination internationale.

Pour expliquer ce vide dans le carnet de santé, le père avance plusieurs arguments. Tout d’abord, explique-t-il, le vaccin obligatoire (DT-Polio) n’est plus commercialisé depuis 2008. En fait, il fait l’objet d’une rupture de stock. Seules des versions « combinées » à d’autres valences sont disponibles.

L’autre reproche que fait Mickaël Lecomte au milieu médical, c’est la pression qu’il exerce sur sa famille. « On vous fait peur, on vous culpabilise, on vous fait des chantages, des menaces pour que vous cédiez, explique-t-il à BFM TV. Mais moi, je n’ai eu aucune explication scientifique. (…) On ne nous donne aucune information : ni la composition, ni la fabrication. Ce n’est pas une relation de confiance avec le médecin. »

La vaccination avec le DT-Polio reste obligatoire en France. Toute personne refusant de s’y soumettre risque six mois de prison et 3 750 euros d’amende. Mais cette situation pourrait évoluer.
La députée PS Sandrine Hurel devrait rendre prochainement un rapport sur la politique vaccinale en France. Elle statuera notamment sur une éventuelle levée de l’obligation. De son côté, l’Académie nationale de médecine a clairement tranché : à ses yeux, « la réponse est clairement non », même si le nombre de valences obligatoires devrait évoluer.