La maladie de Crohn est de plus en plus médiatisée. L'an dernier, c'est une jeune mannequin britannique qui avait fait le buzz sur les réseaux sociaux, posant en bikini avec ses poches de stomie. Ce week-end, un adolescent a partagé son quotidien avec la maladie sur sa page Facebook.
Comme eux, 100 000 personnes sont atteintes de la maladie en France, avec environ 5 000 cas diagnostiqués chaque année, le plus souvent des personnes entre 20 et 30 ans.
Maladie inflammatoire chronique de la paroi de l’intestin, elle peut atteindre différentes parties de celui-ci, de la bouche à l’anus. Ses origines sont encore mal connues, mais certaines prédispositions génétiques, ainsi qu'un mauvais fonctionnement du système immunitaire, pourraient expliquer son apparition.
Des chercheurs de l’Inserm viennent de publier une étude, afin d’en apprendre un peu plus sur ses causes, au niveau cellulaire. Leurs analyses se sont concentrées sur certaines cellules du système nerveux entérique, situé tout le long du tube digestif : les cellules gliales.
Barrière intestinale perméable
Lorsqu’elles fonctionnent normalement, ces cellules libèrent des dérivés lipidiques d’acides gras, les 15-HETE. Or, ces molécules renforcent la barrière intestinale, et assurent son imperméabilité.
Les chercheurs ont constaté que les cellules gliales entériques de patients ne produisent pas de 15-HETE, ce qui rend la barrière intestinale particulièrement perméable aux agents pathogènes.
Cette vulnérabilité permettrait de mieux comprendre l’origine de la maladie, et pourrait expliquer les rechutes fréquentes des patients. D’après les chercheurs, la découverte permet d’identifier de nouvelles cibles d’intérêt thérapeutique, pour élaborer de nouveaux traitements et mieux prendre en charge les malades.