Elles sont toujours plus grandes tueuses, à travers le monde. Les pathologies cardiovasculaires représentent près de 3 décès sur 10, soit environ 17,5 millions de morts sur l’année 2012, d'après l'OMS.
Pour répondre à ce problème, deux études publiées aujourd’hui soulignent les bénéfices des traitements visant à réduire la pression artérielle systolique en dessous des niveaux actuellement recommandés. Des objectifs tensionnels plus bas permettraient de réduire significativement la mortalité pour les patients à risque de complications cardiovasculaires.
Essai SPRINT
Une étude parue dans le New England Journal of Medicine rapporte les résultats de l’essai SPRINT. Celui-ci s’est intéressé à 9 361 personnes non diabétiques, mais en situation d'hypertension, avec un grand risque de maladies cardiovasculaires.
Les chercheurs ont divisé les participants en deux groupes, l’un suivant un traitement intensif pour réduire leur pression artérielle à 120 mmHg ou moins, l’autre un traitement standard, pour ramener cette pression en desous des 140 mmHg, ce qui correspond au seuil recommandé par les autorités sanitaires, notamment par la Société Européenne d'hypertension.
D’après les chercheurs, après six ans de suivi, la mortalité est plus faible dans le premier groupe et les épisodes d’AVC, d’arrêts cardiaques et d’infarctus de myocarde sont réduits de 24 %.
45 000 participants
Une large méta-analyse publiée dans la revue scientifique The Lancet vient confirmer ces résultats.
Passant en revue des études incluant près de 45 000 individus, dont des diabétiques, les chercheurs montrent qu’une réduction de la pression artérielle systolique en dessous des seuils recommandés par les autorités sanitaires, soit en dessous de 140 mm Hg, réduit le risque d’attaques cardiaques de 14 % et le risque d'accidents vasculaires cérébraux de 25 %.
Ces traitements agressifs pour faire baisser la tension artérielle, basés en moyenne sur la prescription de trois molécules lors de l’essai SPRINT, pourraient donc contribuer à réduire la mortalité cardiovasculaire. D’après les chercheurs, il s’agit d’un argument de poids pour faire évoluer les seuils préconisés par les autorités sanitaires en matière de pression artérielle.