Âgé de huit ans et déjà à risque de maladies cardiovasculaires. Les jeunes enfants en état d’obésité pourraient développer des pathologies que l’on pensait propres à l’âge adulte.
Ce constat est le résultat d’une étude présentée à la session scientifique 2015 de l'American Heart Association. L’obésité infantile était déjà associée à divers problèmes de santé physique et psychologique, et récemment, à des cas de diabète de type 2 chez des enfants. Mais c’est la première fois que des chercheurs mettent en évidence le fait que des maladies cardiovasculaires pourraient apparaître dès le plus jeune âge.
Des effets réversibles
Quarante enfants ont participé à l’étude. Parmi eux, la moitié était de corpulence normale, les autres, obèses. Chez ces derniers, aucun signe ne semblait indiquer qu’ils souffraient de problèmes cardiovasculaires, même si d’autres complications liées à leur poids, comme de l’asthme ou des symptômes dépressifs, étaient bien visibles.
Les enfants ont alors tous été soumis à un scan IRM. L'imagerie de leur cœur confirme les craintes des médecins. Les jeunes participants souffrant d’obésité présentaient déjà, dès l’âge de huit ans, des signes de mauvaise santé cardiaque.
Cela se traduisait par une masse musculaire au niveau du ventricule gauche du cœur 27 % plus importante que la normale, et des muscles cardiaques 12 % plus épais que ceux de leurs petits camarades non obèses. Deux signes qui augmentent le risque de complications cardiaques sur le long terme.
L’auteur principal de l’étude, le Dr Linyuan Jing, estime que ces résultats doivent pousser les parents à agir et à repenser le régime alimentaire de leurs enfants. « Les effets de l’obésité sur le cœur de jeunes sont peut-être réversibles avec une alimentation saine, mais il est aussi possible que les dommages soient permanents. Cela doit donc être une source de motivation supplémentaire pour les parents, pour assurer à leur enfant une hygiène de vie saine », souligne ce spécialiste.
Un message à faire passer aussi en France, où un enfant sur cinq est en surpoids, et près de 3,5 % de cette population, obèse.